VIDÉO - L214 dévoile des images "alarmantes" de poules élevées en batterie

L'association de défense de la condition animale L214, vient de diffuser une nouvelle vidéo choc. Cette fois, elle ne s'attaque pas aux abattoirs, mais dénonce les pratiques "alarmantes" de certains élevages de poules pondeuses dans l'Ain. L'association explique que l'enregistrement date d'avril et présente les conditions d'élevage dans le Gaec du Perrat à Chaleins. Celui-ci livre notamment des œufs pour la marque Matines, commercialisés chez Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché et Super U. Mais avant d'arriver dans les rayons, ces œufs sont pondus par des poules déplumées, vivant au milieu des poux, des asticots et des cadavres de leurs congénères.

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de l'association qui milite pour un monde sans consommation de viande, c'est intolérable : "La situation dans cet élevage perdure, il y a eu des arrêtés préfectoraux mais ça ne va pas plus loin. Donc on porte plainte pour maltraitance sur animaux, on demande au préfet la fermeture, aux enseignes qui vendent leurs œufs d'arrêter et aux consommateurs de réfléchir à leur consommation".

Un élevage déjà pointé du doigt par les autorités

Proche de Villefranche-sur-Saône, le Gaec du Perrat est le plus gros élevage de poules dans un département essentiellement producteur de volailles haut-de-gamme, les poulets de Bresse. S'il élève aussi des porcs, il indique sur son site internet "accueillir 200.000 poules pondeuses" et disposer de "150.000 places" pour les poulettes. Il assure que l'élevage industriel en cage (code 3 sur les œufs), "dénigré à l'heure actuelle", est "pourtant l'un des seuls pouvant vous garantir une réelle fraîcheur des œufs" et que la poule en cage "bénéficie d'une sécurité bactériologique parfaite".

La préfecture de l'Ain a déjà pris plusieurs arrêtés sur ce Gaec. Dans l'un d'eux, datant du 6 janvier 2016, elle confirme que lors d'une inspection en août 2015 a été constatée "la présence importante de mouches dans le hangar 'poulettes' et de larves dans le hangar 'pondeuses'" et relève des "accumulations de fientes". Le texte évoquait aussi plusieurs courriers d'une mairie proche se plaignant de la prolifération de mouches dans le voisinage. La direction départementale de la protection des populations de l'Ain a assuré suivre la situation de près et multiplier les inspections. L'élevage a notamment été mis en demeure sur l'aspect sanitaire et son activité a été brièvement suspendue fin mars. Le dernière inspection, en date du 18 mai, va entraîner de nouvelles demandes de mise en conformité, sans pour autant entraîner de nouvelle fermeture, assure Laurent Bazin, directeur de la DDPP. Après la diffusion de cette vidéo, le responsable du Gaec n'a pas souhaité réagir.