Travailleuses du sexe, militants et associatifs espèrent faire condamner la France à Strasbourg pour sa loi sur la prostitution. Le 13 avril 2016, celle-ci avait abrogé le délit de racolage, remplacé par la verbalisation des clients, parfois complétée par un stage de sensibilisation. Les détracteurs de cet texte affirment qu'elle a surtout accru la précarité et l'insécurité des prostituées.
Au total, "261 travailleuses du sexe ont déposé des requêtes devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) à propos de la loi de 2016 qui les a jugées légitimes en avril dernier", a indiqué Cybèle Lespérance, secrétaire générale du Strass, le syndicat du travail sexuel. "Toutes les voies de recours internes ont été épuisées, jusqu'au Conseil constitutionnel", a déploré Cybèle Lespérance, qui a dénoncé "les conséquences dramatiques de la pénalisation des clients et des politiques répressives à leur endroit".
Sous le mot d'ordre "Pas de sales putes, que des sales lois", certains militants ont joué ce mardi 2 juin sur le parvis de l'église des saynètes mettant face à face des législateurs et une prostituée dénudée pour illustrer le parcours juridique jusqu'à la CEDH. Devant une cinquantaine de spectateurs, ils ont aussi réclamé à la nouvelle municipalité écologiste de Lyon la fin des arrêtés municipaux anti-racolages pris par l'ancien maire de Lyon Gérard Collomb en 2002 qui ont repoussé les travailleuses du sexe et leurs camionnettes aux portes de la ville.
D'après les chiffres communiqués lors d'une récente table ronde au Sénat, 1.300 clients ont été verbalisés par an en moyenne entre 2016 et 2019, principalement en Île-de-France.
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