Les mille vies de Charles Biétry, "le Menhir" de 82 ans qui n'a pas l'intention de se taire sur la fin de vie

Sa voix n'est désormais entendue qu'à travers l'intelligence artificielle. Charles Biétry fête, le 5 novembre, ses 82 ans. Originaire de Rennes, cet ancien journaliste sportif est atteint de la maladie de Charcot. Il a révélé son diagnostic il y a trois ans.

En janvier, il confiait, lors d'une interview sur TF1 : "Il me reste quelques semaines ou quelques mois à vivre. Je veux en profiter et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider la recherche et les autres malades". 

Ne baissant jamais les bras, Charles Biétry n'a pas l'intention de se taire. Souvent surnommé "Le Menhir", il milite pour un changement des conditions de fin de vie, allant jusqu'à proposer un référendum. Comme révélé par RTL, hier, l'ancien patron des sports de Canal +  a écrit à Emmanuel Macron pour faire avancer ce débat qu'il juge enlisé. 

Le rêve de Charles Biétry

Après avoir révélé qu'il était atteint de la maladie de Charcot, il y a trois ans, il avait annoncé son intention de recourir à un suicide assisté en Suisse. Néanmoins, il préférerait, et de très loin, mourir chez lui à Carnac, cet endroit qu'il aime tant, avec son épouse, Monique, ses enfants, Juliette et François. 

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Il l'avait confié à la journaliste Audrey Crespo-Mara, "le voyage en voiture avec ma femme et mes deux enfants, avaler moi-même l'ultime cachet et savoir qu'ils vont rentrer en France tous les trois avec l'urne funéraire dans le coffre, plus j'y pense, moins j'ai envie".  Son vœu le plus cher est de pouvoir rester jusqu'au bout en Bretagne, cette région qui l'a vu naître, en 1934, à Rennes.

Le parcours de Charles Biétry

Charles Biétry aurait souhaité exercer sa passion du sport, en tant que footballeur au Stade Rennais. Il a cependant opté pour le journalisme au final, commençant à l'Agence France Presse. Il est le premier journaliste à avoir annoncé l'assassinat des athlètes israéliens lors de la prise d'otage à Munich en 1972, alors que tout le monde pensait qu'ils étaient sortis d'affaires.

"Pour moi, c'était terrible parce qu'après avoir téléphoné mes flashs, mes bulletins, mes papiers, j'entendais dans les radios des voitures les chants de joie alors que moi, je savais qu'ils étaient tous morts", avait-il confié. 

Également patron des sports de l'AFP par la suite, il a aussi travaillé, et apporté sa patte, à Canal+. Charles Biétry a pareillement été chez beIN SPORTS, restant toujours proche du football professionnel. Ces mille vies, l'ancien journaliste les a racontées dans un livre en janvier dernier, La dernière vague. 

Il y a répété son souhait le plus cher, partir dignement, entouré des siens : "S'il me reste un peu de lucidité, j'espère qu'on se tiendra les mains, que je les regarderai avec l'esquisse d'un sourire et que j'aurai la force de leur dire, je vous aime et ce sera fini."