"Mal mourir, c'est double peine" : Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, livre un témoignage poignant

Atteint de la maladie de Charcot, le journaliste Charles Biétry, figure du sport et des médias, lance un appel poignant aux parlementaires sur la fin de vie. Avec la dissolution, le projet de loi sur le sujet a pris des mois de retard. La volonté du Premier ministre François Bayrou est désormais que ce projet de loi soit scindé en deux. D'un côté les soins palliatifs et de l'autre l'aide à mourir.
Grâce à une reconstitution de sa voix en utilisant l'intelligence artificielle dans l'émission Sept à Huit sur TF1, Charles Biétry, l'ancien patron des sports de Canal + sort du silence pour lancer un appel aux parlementaires. À 80 ans, il souffre depuis plusieurs années de la maladie de Charcot qui aujourd'hui le prive de la parole.
"C'est déjà dur de mourir, mais alors mal mourir c'est double peine, assure-t-il. Souffrir au fond d'un lit d'hôpital, étouffé, ne plus avoir le moindre échange avec ceux qu'on aime et qui ont mal de vous voir espérer la mort tout en sachant qu'il n'y a pas d'issue. C'est dur. Et quand on entend sur les plateaux de télé celles et ceux qui militent contre nous, qui voulons partir dans la dignité, ou tout simplement choisir en toute liberté, c'est abject. Une loi donnerait de la sérénité dans la liberté. J'en veux aux députés et sénateurs, pas tous, qui n'ont pas fait le job. Entre vacances, dissolution, censure, campagne électorale, guerre d'égo, ils ont oublié les Français. J'attends un sursaut de nos gouvernants, qu'ils votent cette loi à l'unanimité et que je puisse attendre la mort tranquillement sans être un boulet pour les miens".

"Aller se suicider en Suisse n'est pas le rêve de ma fin de vie" et "les soins palliatifs, s'il y a une loi, feront peut-être l'affaire", escompte Charles Biétry. Mais "si en France les conditions ne sont pas réunies pour une mort douce et à peu près calme, j'irai en Suisse", affirme-t-il.