Les dauphins du Marineland transférés au zoo de Beauval ? "C'est la meilleure possibilité", défend le ministre délégué de la Transition écologique

L'avenir des douze dauphins et des deux orques du Marineland d'Antibes ne s'éclaircit pas. Si une structure d'accueil - consacrée aux cétacés - doit voir le jour au ZooParc de Beauval en mars 2027, avec en ligne de mire l'accueil des onze dauphins du parc animalier Planète sauvage (Loire-Atlantique), le transfert des dauphins d'Antibes dans cette nouvelle structure, lui, reste incertain.

"C'est un projet responsable, durable et utile, qui va améliorer la situation des animaux", a indiqué à la presse, ce jeudi 6 novembre, le ministre délégué de la Transition écologique Mathieu Lefèvre en déplacement à Beauval, assurant que la loi de 2021 qui interdit, à partir de décembre 2026, les spectacles de cétacés serait respectée.

Questionné sur l'avenir des douze dauphins d'Antibes, le ministre délégué a assuré que Beauval était "la meilleure possibilité offerte aux dauphins du Marineland".

La "solution pour éviter le pire"

Les animaux du "Marineland sont la propriété du Marineland, et il faut que nous puissions échanger pour que, in fine, ces dauphins arrivent ici, soient mieux soignés, mieux traités", a ajouté Mathieu Lefèvre.

Cette nouvelle structure de Beauval est décrite comme la "solution pour éviter le pire des scénarios pour ces douze dauphins", a estimé, auprès de l'AFP, la présidente de l'ONG Sea Shepherd, Lamya Essemlali.

"On travaille avec Beauval sur la rédaction d'une charte et la pose de garde-fous", a-t-elle ajouté, consciente que "le projet vise à être commercialement viable".

Une réunion sous haute tension

Pourtant, le projet du parc zoologique du Loir-et-Cher continue d'agiter les acteurs du dossier. Selon Nice Matin, une réunion organisée le 5 novembre dernier, entre le directeur de Beauval et les associations de protection animalière - dans laquelle ne figurait pas Sea Shepherd - a tourné au vinaigre. 

D'après le quotidien régional, le directeur du parc, Rodolphe Delord, aurait même menacé de tout abandonner. Car visiblement, le projet de la nouvelle structure devant accueillir les dauphins du Marineland, en particulier son exploitation par le parc de Beauval, ne plait pas à tout le monde. 

Trois points ont été particulièrement visés durant cette réunion du 5 novembre par les associations (C’est Assez !, One Voice et Tilikum Spirit) : la présence du public autour des futurs bassins, la possibilité d'une reproduction de ces cétacés et de procéder à des mouvements d’animaux entre établissements. 

"L’idée de rendre possible une reproduction des dauphins en captivité, après avoir voté une loi sur la maltraitance animale, ça n’a aucun sens, nous nous y opposons formellement, a expliqué Christine Grandjean, la présidente de C’est Assez !, à Nice Matin. Ce que nous voulons c’est un sanctuaire terrestre et rien d’autre." 

"Le projet est prêt. C'est quelque chose de démentiel, jamais construit dans le monde"

Rodolphe Delord, directeur général de Beauval

"Ma priorité est le bien-être de ces animaux", a répondu le directeur général de Beauval, Rodolphe Delord, à l'AFP, évoquant une structure faite "à la demande du gouvernement et des associations".


"Le projet est prêt. C'est quelque chose de démentiel, jamais construit dans le monde", a-t-il indiqué.

La structure, étalée sur plus de deux hectares, comprendrait sept bassins, "dont trois immenses lagons", et deviendra un centre d'études, de recherche scientifique et de sauvegarde des dauphins. Le financement du projet, évalué à 25 millions d'euros par Beauval, sera entièrement porté par le ZooParc. Les travaux commenceront début 2026 et doivent se terminer en mars 2027.

Deux orques toujours bloqués au Marineland

Le Marineland, fermé au public depuis janvier, a été vidé de ses animaux, hormis deux orques et douze dauphins qui vivent dans des conditions de plus en plus précaires.

Si cette solution a été proposée pour les dauphins, les deux orques du Marineland ne pourront en revanche pas en bénéficier. "Le ministère suit la situation quotidiennement et essaie d'explorer l'ensemble des pistes qui nous permettront de transférer ces orques", a assuré Mathieu Lefèvre, évoquant "une urgence plus aiguë" que pour les dauphins.

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