Il est apparu très froid, mardi 7 mai, au deuxième jour de son procès pour harcèlement moral, suite à la vague de suicides liés aux bouleversements dans l'entreprise il y a dix ans.
Pour Didier Lombard, l'ancien patron de France Télécom, l'entreprise n'a pas traversé une "crise sociale" mais une "crise médiatique", a-t-il expliqué, niant toute responsabilité. Les victimes et leurs proches espéraient des excuses ; elles ont dû se contenter de la "profonde et sincère tristesse" que M. Lombard a exprimée dans une déclaration lue à l'audience. Quand la partie civile lui a demandé s'il avait des regrets, il a préféré ne pas répondre.
"Que les transformations imposées à l'entreprise n'aient pas été agréables, c'est comme ça, je n'y peux rien. Si je n'avais pas été là, ça aurait été pareil, peut-être même pire", a déclaré au tribunal cet homme de 77 ans, PDG de 2005 à 2010. "Le problème était de ramener la maison dans un état normal", ajoute-t-il sèchement.
Les juges d'instruction ont retenu les cas de 39 salariés : dix-neuf se sont suicidés, douze ont tenté de le faire, et huit ont subi un épisode de dépression ou un arrêt de travail. Mais pour l'ex-PDG, il n'y a pas eu de "crise sociale" à France Télécom.
Le prévenu accuse désormais les médias et juge que l'entreprise a été victime d'une "crise médiatique". Lui qui en 2009 avait parlé d'une "mode des suicides" dans l'entreprise (des propos "très maladroits", concède-t-il) préfère désormais évoquer l'"effet Werther", selon lequel "si vous parlez des suicides, vous les multipliez".
Procès - Les 2 militants antispécistes qui ont agressé, samedi 4 mai, un boucher à Paris seront jugés le 4 juin prochain. Ils devaient passer en comparution immédiate