Ce 6 février célèbre la journée internationale sans portable. Nous sommes donc censées éteindre notre smartphone, et le mettre au fond de notre armoire pour ne pas y penser. 24 heures sans avoir à portée de main Facebook, Instagram, Twitter et Snapchat ? Rien qu’à cette idée, on commence à avoir des sueurs, non ?
Si c’est le cas, c’est que l’on est peut-être touchée par le “FoMO” (“Fear of Missing Out”), un terme d’abord apparu dans les médias. Cette expression désigne la peur à l’idée de manquer une nouvelle importante concernant quelqu’un qui fait partie de nos contacts, et de se sentir mis de côté. Pour éviter cela, on surveille nos portables plus que nécessaire. En effet, des scientifiques américains ont rappelé que le FoMO est “fermement lié à une utilisation des réseaux sociaux plus importante que la moyenne”.
Ce phénomène a peu à peu été rattaché aux smartphones, qui rendent ces plateformes d’échange plus accessibles que jamais. Avouons-le, on a toutes connues ça au moins une fois : checker frénétiquement nos réseaux plusieurs fois par jour, voire, par heure, dans l’attente d’une notification, ou d’un post sympa. On ne voit rien de spécial, mais on rafraîchit la page quand même. Encore et encore. Sait-on jamais.
Pourquoi peut-on se retrouver accro à nos notifications et/ou nos SMS ? Pour Michael Stora, psychologue et expert des mondes numériques, ils formeraient des preuves d’amour qui nous rassurent : “Tout le monde peut avoir des baisses d’estime de soi. Dans ces moments-là, on va chercher à se soigner avec cette manière compulsive de checker ses sms, commentaires et nombre de retweets” On est alors “dans une course à l’autre.” Selon lui, les gens pouvant tomber dans le FoMO seraient plus timides que les autres, et auraient besoin d’être rassurés.
Dr Bruno Rocher, psychiatre spécialisé en addictologie à l’Ifac, explique que “le smartphone multiplie les moyens d’être en contact permanent avec les autres, dans un besoin de se prouver notre existence auprès d’eux, mais aussi, de se rappeler leur présence”. Il trouve cette utilisation spécifique du smartphone “un peu inquiétante”, tout en affirmant n’avoir jamais croisé de patient souffrant de FoMO. Selon lui, il est encore trop tôt pour le désigner comme une pathologie.
C’est également le cas de Michael Stora, pour qui le FoMO détourne l’usage premier du portable : être utile. “Dans l’idéal, le portable devrait servir le réel. On s’aperçoit ici qu’il sert la réalité psychique, c’est-à-dire, l’émotion, l’estime de soi, qui sont des choses invisibles.”
Rien d’alarmant, selon lui, tant que ce besoin de checker son petit écran est temporaire, et que le virtuel n’empiète pas sur le réel. “On peut commencer à s’inquiéter quand on privilégie la relation à quelqu’un d’inconnu à ceux qu’on connaît”, établit le psychologue, qui reçoit de plus en plus de patients déconnectés de la réalité. “Rien ne vaut le réel”, affirme le co-fondateur de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines.
À bon entendeur !
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