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"Le couteau c'est une arme facile, à la portée de tous" : comment l'usage du couteau se banalise chez les jeunes

Le port et l'usage des armes blanches se banalisent ces dernières années chez les jeunes, d'après les acteurs de terrain. Sortir un couteau pour une dispute ou une bagarre devient de plus en plus régulier, alertent élus, policiers, juges et habitants de certains quartiers. Les drames se multiplient partout dans le pays, des familles sont dévastées.

Marjorie a été tuée en 2021 à coups de couteau, à la suite d'une dispute avec un jeune du quartier.

Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - Enquête sur les attaques au couteau entre jeunes

00:03:10

RTL ÉVÉNEMENT - Enquête sur les attaques au couteau entre jeunes

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Gautier Delhon-Bugard

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RTL est retourné à Ivry-sur-Seine près de Paris, 3 ans après la mort de Marjorie, tuée à coups de couteau par un jeune du quartier. Cynthia, la grande sœur de l'adolescente, vit toujours dans une tour blanche décrépie, en face des lieux du drame. 

L'horreur de cette soirée de printemps reste gravée. "Je descends, je suis en panique, je vois ma sœur par terre", se souvient la jeune femme. "Ma mère arrive et elle voit sa fille en train d'être massée avec des poches partout pour la remplir. Un pompier me demande d'entrer dans la camionnette et là, on comprend. Tout s'arrête à ce moment-là. Ma sœur a été tuée pour des choses futiles, des paroles d'enfants", s'emporte Cynthia. 

Ce 14 mai 2021, Marjorie veut défendre sa petite sœur harcelée sur les réseaux sociaux. Le ton monte avec un jeune du quartier. Le garçon de 14 ans va chercher un couteau avant de revenir poignarder le jeune femme au niveau du thorax. Quelques heures plus tard, la maman de la victime crie sa colère devant les micros et les caméras.

Il faut que les parents se ressaisissent

La maman de Marjorie, en 2021

RTL était sur place à l'époque. "Il faut que ça s'arrête, un enfant qui tue un autre enfant, vous vous rendez compte. Il faut que les parents se ressaisissent. Arrêtez de laisser vos enfants trainer dans les cités, arrêtez de faire de vos enfants des délinquants. Aujourd'hui c'est ma fille, demain ça sera les vôtres". 

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L'auteur du coup de couteau a été condamné à 8 ans de prison. Depuis, quelques mois, il bénéficie de permissions. "Qu'il ait une permission d'accord, mais de le voir jouer au foot dans la cité, là où Marjorie est décédée, ça me tue, ça me coupe en deux en fait", se désole Cynthia, la sœur de la victime. "Je suis allée déposer une main courante au commissariat, ils m’ont confirmé qu’il n’y avait aucune interdiction, il a le droit de revenir, poursuit la jeune femme. 

Des élus mobilisés pour tenter d'endiguer le fléau

Au tribunal de Pontoise près de Paris, Béatrice Penaud-Ducournau, du syndicat Unité magistrats, alerte sur ce phénomène qui s'intensifie : "Le couteau, c'est une arme facile à la portée de tout le monde, y compris des très jeunes."

La juge traite de plus en plus de dossiers liés à des attaques au couteau entre mineurs. Notamment lors de rixes, des bagarres entre bandes, de plus en plus violentes. "C'est un phénomène criminologique classique, mais qui s'est intensifié ces dernières années", explique la magistrate. 

"C'est un type de délinquance très impulsif commis pour des motifs futiles, des règlements de compte, une injure, un regard, un problème avec une petite amie. Ce sont souvent des jeunes autour de 16-17 ans, des jeunes de cité dont les parents sont issus de l'immigration et dont le père est absent ou violent. Ce sont des jeunes qui ont une scolarité normale et qui devraient se réinsérer dans la société."

Face à ces violences, certaines collectivités tentent de s'organiser. "On constate effectivement un recours assez régulier au couteau. Une forme de banalisation de la violence qui est vécue comme un jeu, comme si la vie n'avait pas réellement d'importance", explique Alexandre Touzet, vice-président du département de l'Essonne, théâtre de 56 rixes l'année dernière. 

"On dépense à peu près 5,5 millions d'euros par an à travers différents dispositifs : des éducateurs de rue, des médiateurs scolaires dans les collèges, des concours d'éloquence où l'on donne la parole à des frères ou sœurs de victimes", conclue l'élu. 

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