La réforme de l'orthographe votée en 1990 par l'Académie française va faire son apparition dans les manuels scolaires à la rentrée 2016-2017. Imaginée par le Conseil supérieur de la langue française à la fin des années 1980, validée par les 40 immortels de l'Académie française et publiée au Journal officiel il y a 26 ans, cette simplification de la graphie n'avait pas de valeur contraignante jusqu'alors. Les professeurs devaient seulement tolérer l'orthographe rectifiée dans les copies d'examen mais n'étaient pas tenus de l'enseigner. Son rappel dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 26 novembre 2015 était passé inaperçu jusqu'à ce que TF1 n'y consacre un reportage, mercredi 3 février.
2.400 mots sont concernés par ce choc de simplification pour faciliter leur apprentissage par les élèves. L'accent circonflexe sur le "u" et le "i", le trait d'union des mots composés et d'autres subtilités orthographiques ne seront plus obligatoires pour ces mots pour lesquels deux orthographes seront désormais indiquées dans les manuels scolaires où ils seront signalés par un macaron "Nouvelle orthographe" à la rentrée prochaine. "Oignon" pourra par exemple s'écrire "ognon", "nénufar" sera toléré pour "nénuphar" et "portemonnaie" pour "porte-monnaie".
La pilule est dure à avaler pour les enseignants, qui dénoncent une réforme inappropriée et inapplicable. Le réseau social Twitter est depuis mercredi le théâtre d'une levée de boucliers des puristes de la langue française, matérialisée par les hashtags (mots-dièse) #ReformeOrthographe et #JeSuisCirconflexe. Florilège.