Trois personnes sont jugées ce 3 février pour avoir, le 27 mai dernier, emporté des denrées périssables dont les dates de péremption étaient dépassées des containers à déchets d'un supermarché de l'Hérault. En France, plusieurs initiatives sont nées pour que les grandes surfaces ne jettent pas la nourriture périmée, mais l'offrent à des associations caritatives.
Cela relance le débat autour de la gestion des invendus par les grandes surfaces. "On ignore quelle est la quantité exacte de ces produits dans la grande distribution", avoue Mathieu Pecqueur, directeur Qualité et Agriculture à la FCD.
Se basant sur les études menées au niveau européen ou au niveau français, il explique que le gaspillage alimentaire dans la filière agro-alimentaire montre que "la grande distribution est très peu responsable du gaspillage". Il évoque le chiffre de 5%, le reste étant réparti entre les autres acteurs de la filière et les consommateurs.
"Un invendu, par définition, est l'ensemble des produits qu'on ne peut pas vendre. Parmi eux, il n'y a pas que des produits jetés. Notre objectif pour la grande distribution, c'est justement d'éviter d'avoir à jeter ces produits", poursuit Mathieu Pecqueur.
"Globalement on essaie, autant que faire se peut, de donner ces produits aux associations caritatives avant que la date limite de consommation soit dépassée", précise-t-il, ajoutant : "Notre objectif est donc de ne pas dépasser cette date limite de consommation". Il explique c'est parfois un petit peu plus difficile de donner quand les magasins sont de plus petites tailles.
Faut-il changer la législation qui entoure le gaspillage alimentaire dans nos grandes surfaces ? "Aujourd'hui, on considère que le cadre législatif nous permet d'avoir un don qui soit de qualité. Ça fonctionne globalement bien", répond-il.
"On estime qu'on donne 120 millions de repas par an. Changer le cadre législatif ne nous semble pas une bonne idée". Pour lui, cela relève d'abord de "la relation entre un magasin et un directeur d'association à l'échelon local".
On essaie toujours de donner des produits aux associations avant que la date limite soit dépassée
Mathieu Pecqueur, directeur Qualité et Agriculture à la FCD
"Les produits qu'on donne aux associations présentent toutes les garanties sanitaires parce que la date limite de consommation n'est pas dépassée. Ils ont suivis la bonne chaîne du froid et ils ont été traités comme si c'était des produits que nous allions vendre dans nos magasins", avertit Mathieu Pecqueur.
"Aller récupérer des produits dans les poubelles présente des dangers, et ce ne sont pas des produits qui sont propres à la consommation", prévient-il.