L'économie française est-elle sur la voie de la reprise avec 0,2% de croissance ? Un chiffre médiocre qui confirme que la reprise est de nature extrêmement faible. Il faut rappeler qu'il intervient après un -0,1 le trimestre dernier après un +0,7 au premier trimestre. La France produit chaque trimestre environ 530 milliards d'euros. Ce troisième trimestre, nous avons fait 330 millions d'euros de plus que le précédent. C'est à dire que l'on est vraiment sur la marge, c'est assez faible. De ce point de vue-là, on pouvait espérer au premier trimestre qu'il y aurait une accélération de la reprise. Une prévision démentie par le deuxième trimestre. Nous en sommes toujours là. Ce qui bloque, c'est la consommation qui stagne pour le deuxième trimestre consécutif. Ça représente l'essentiel de l'activité économique en France.
Une petite éclaircie dans la construction quand même qui progresse dans l'investissement dans le logement, corrélé à la construction et les travaux publics. Le point noir, c'est l'investissement des entreprises manufacturières qui rechute lourdement. On est à -2,5. Au total, la demande intérieure française, qui est le bon critère pour apprécier le dynamisme du pays, stagne. À l'INSEE, on surveille de près les stocks, tout ce que les entreprises emmagasinent pour vendre. Ce trimestre-ci, elles ont reconstitué leurs stocks dans des proportions assez sensibles, ce qui explique la croissance. Sans ça, nous serions en récession.
Quand on compare les résultats de la France avec ceux de la zone euro, même si on attend encore des chiffres, notamment ceux de l'Allemagne, ils devraient être dans les mêmes eaux. Il n'y a pas de maladie spécifique française, c'est toute la reprise de la zone euro qui est, au moins pour la France et l'Allemagne, relativement médiocre, et plutôt, semble-t-il, en voie de ralentissement. Si les performances de l'Espagne et de l'Irlande sont bonnes, il faut souligner que ce sont deux pays qui ont pris la crise de plein fouet, qui ont considérablement chuté et de façon naturelle, plus vous descendez bas, plus vous remontez haut et vite.
Ce chiffre ne va pas forcément remettre en question la prévision gouvernementale de croissance pour 2016. Ça va sans doute la rendre plus compliquée, mais c'est encore atteignable si on a, vraiment, un bon dernier trimestre en 2016. Pour l'emploi, il y aura probablement une certaine stabilité. Quand on regarde le seul indicateur pertinent en terme d'emploi, qui est la création d'emplois marchants du secteur privé, on est toujours sur une tendance qui est de plus ou moins 100.000 emplois par an. C'est mieux qu'avant, on retrouve des niveaux qui étaient ceux de l'année 2011. Ce n'est pas suffisant pour faire baisser fortement le chômage. On reste sur une tendance de croissance faible.
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