"La France de l'après-Charlie est inquiète", affirme Vanessa Schneider
REPLAY / BILLET - Deux mois après les attentats à Paris, la journaliste fait le point sur le fameux "esprit du 11 janvier" tant convoqué par l'exécutif.

François Hollande et Manuel Valls évoquent régulièrement "l'esprit du 11 janvier" pour qualifier un changement d'état d'esprit des Français. Pour Vanessa Schneider, l'incroyable mobilisation qui a suivi les attentats du début de l'année "marque un tournant dans l'inconscient du pays".
La journaliste cite une étude du centre de recherches de Sciences Po (Cevipof) parue la semaine dernière. Dans le climat de défiance à l'égard du monde politique, le 11 janvier a "changé la perception des Français".
Outre la hausse de popularité de l'exécutif, on a assisté à une montée du sentiment national (82% des sondés se déclarant "fiers d'être français"). "Cela fait du bien dans cette période ou le french bashing est de rigueur et où les déclinistes de tout poil ne cessent de nous répéter que notre pays fout le camp", se félicite Vanessa Schneider.
Le gouvernement aurait tort de se réjouir trop vite
Vanessa Schneider
Autre chiffre marquant cité par la journaliste : 66% des personnes interrogées ont éprouvé de la fierté devant les grandes marches citoyennes.
Tout va bien, donc ? "Non", prévient-elle. "Et le gouvernement aurait tort de se réjouir trop vite. Les problèmes demeurent, et les peurs ont même augmenté". Car si la France de l'après-Charlie est fière d'elle-même, elle est aussi beaucoup plus inquiète. Un Français sur trois dit ressentir de la "méfiance", de la "morosité" et de la "lassitude".
Cet état d'esprit se traduit par l'augmentation de certaines craintes. Ainsi, selon l'étude du Cevipof, 69% des sondés jugent qu'"il y a trop d'immigrés" en France. Une hausse de vingt points en cinq ans. Ils sont 56% à penser que l’islam est une menace pour la République.