L'Oréal, l'une des plus belles entreprises françaises, possède deux actionnaires : la famille Bettencourt, descendant du fondateur, et Nestlé, le groupe d'industrie alimentaire suisse.
À eux deux, ces actionnaires contrôlent l'entreprise et empêchent que quiconque ne s'en empare. Ils étaient liés par un pacte depuis 44 ans. Et voilà que jeudi 15 février, Nestlé a annoncé qu'il ne renouvellerait pas le pacte. Autrement dit, le géant suisse va peut-être vendre sa participation (c'est 23 %). Ce qui ouvre une période d’incertitude pour notre monument national de cosmétique.
Pourquoi un tel pacte ? En 1974, les fondateurs et propriétaires de L'Oréal redoutaient la victoire de Mitterrand et la nationalisation de l'entreprise. Ils ont donc cherché à verrouiller leur capital.
Nesté a accepté le deal, qui lui a profité tellement L'Oréal est rentable. Sur seules les dix dernières années, les performances sont éblouissantes. C'est la mort de Liliane Bettencourt, l'héritière, en septembre dernier, qui a ouvert la clause de sortie du pacte, dont Nestlé a annoncé vouloir profiter.
Il est tout a fait possible que Nestlé vende sa participation. Cela vaut 23 milliards d'euros. C'est de l'argent que le Suisse pourrait utiliser pour se développer. Nestlé est en effet essoufflé. Il n'a pas pris le virage de "l'alimentation saine et organique" comme on dit, c'est-à-dire bio.
Les derniers résultats sont poussifs. C'est d'autant plus problématique que l'entreprise est sous la menace de ce qu'on appelle un actionnaire "activiste", qui considère que la gestion n'est pas bonne. Lui voudrait vendre la participation dans L'Oréal.
Quelles conséquences pour L'Oréal si c'est vendu ? Son patron a dit il y a quelques jours que l'entreprise chercherait à racheter elle-même cette participation, quitte à s'endetter, pour éviter une déstabilisation avec l'arrivée d'un nouvel actionnaire. Mais ce n'est pas si simple.
Peut-être certains investisseurs vont-ils chercher à acquérir, sur le marché, des titres L'Oréal, dans l'espoir d'une bataille boursière ? Peut-être même L'Oréal aura-t-il intérêt finalement à faire arriver un autre actionnaire de long terme, minoritaire, aux côtés de la famille ?
Beaucoup de gens peuvent être intéressés par une participation dans L'Oréal. On pense évidemment tout de suite à un groupe de luxe français. LVMH ou Kering, c'est-à dire Arnault ou Pinault. Ce sont deux groupes en pleine santé, dont les business sont assez proches. Du luxe au cosmétique, il n’y a qu'un pas.
On peut penser également à un Chinois, alors que la Chine est un marché clé pour L'Oréal. En bref, le groupe français ne devrait pas manquer de prétendants (parce qu'il le vaut bien). C'est l'une des entreprises du CAC 40 les plus régulières dans la croissance et les plus constantes dans la stratégie.
En 108 ans d’existence, elle n'a connu que cinq patrons successifs. Et comme par hasard, ce vendredi 16 février, le premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire viennent visiter une usine L'Oréal. Histoire de montrer que le pouvoir politique restera très attentif à ce que le contrôle de l'entreprise reste en France et préserve son développement.
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