Pour la première fois en France, un camp de migrants aux normes internationales sera ouvert ce lundi 7 mars dans le Nord, à 7 kilomètres à l'ouest de Dunkerque. Vers 10 heures, les 1050 migrants seront transférés vers ce lieu, pour la plupart des kurdes irakiens. Dans le même contexte, la colère des commerçants de Calais face aux migrants fait rage. Ils sont attendus dans les rues de Paris à la mi-journée, pour réclamer le démantèlement total de la "Jungle".
Depuis des semaines, la crise migratoire affecte le travail des commerçants situés à Calais. C'est pourquoi, un peu plus de 500 Calaisiens défileront dans les rues de Paris afin d'exprimer leur ras de bol et pour demander le démantèlement total des camps. Un premier rendez-vous a été fixé devant le ministère des Finances tandis qu'un autre groupe se retrouvera devant l'Élysée, où une délégation sera reçue par un proche collaborateur du président François Hollande.
Ces professionnels sont venus en bus, payés par la mairie. Le collectif se veut apolitique et veut simplement redorer le blason de sa ville. Les images de camps de migrants ont fait fuir la clientèle et diminuer considérablement le chiffre d'affaires. C'est ce qu'affirme Pierre Nouchi, restaurateur, qui a constaté "entre 30 et 40% de chiffre d'affaires en moins". "Le peu de gens qui arrivent ont quand même peur" et "se posent des questions s'il n'y a pas la guérilla devant notre porte", alerte-t-il.
Ces professionnels devraient être entendus sur des mesures d'aide fiscale, nécessaires selon un boulanger calaisien à la tête du mouvement. "On demande au gouvernement la possibilité de créer un moratoire fiscal, un peu à l'idée d'une zone franche, pour que les entreprises puissent avoir un nouveau souffle et protéger l'emploi", explique-t-il. L'artisan estime que cette ville a "un énorme potentiel". Il n'est donc pas question de "montrer aux Anglais qui traverseront la ville, que c'est toujours les bidonvilles".
Les manifestants comptent bien se faire entendre mais gentiment, rassure Hervé Caux. L'agent CGT du port assure que cela restera "bon enfant" avant d'ajouter qu'il est "hors de question qu'on fasse la révolution". La pression commence doucement à porter ses fruits.
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