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Le plus grand squat de France, à Vitry-sur-Seine, a été évacué le mercredi 17 avril.
Crédit : Rachel Saadoddine / RTL
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Le 3 avril, des bus se sont garés devant l'Hôtel de Ville de Paris sur lequel trône le logo des Jeux Olympiques. Plusieurs dizaines de personnes sans domicile sont réunies avec des sacs à dos et des bagages. La préfecture leur propose de s'en aller de la capitale.
Bakary est originaire de Guinée. Il a refusé la proposition. "On nous a proposé de partir en province. Nous n'avons pas accepté", explique-t-il. C'est l'incertitude sur la suite du parcours qui l'a fait rester à Paris.
Moussa est, lui aussi, réfractaire. Une destination leur a été communiquée le 3 avril. Besançon. Il explique avoir dit non. Selon lui, depuis près d'un an, les campements de tentes sont systématiquement démontés dans la capitale. 80 associations réunies dans le collectif "le revers de la médaille" dénoncent "un nettoyage social".
"On parle de nettoyage social parce que la ville de Paris et la préfecture sont en train de faire en sorte que toutes les personnes à la rue soient complètement invisibilisées, éloignées de la capitale, repoussées en dehors de la ville pour ne pas s'installer dans les rues parisiennes pendant les JO", explique Luc Viger, chargé du suivi des mineurs chez "Utopia 56", une association qui fait partie du collectif.
Selon le collectif, cette évacuation en région pose un deuxième problème car une fois arrivés, les sans-abris peuvent se retrouver livrés à eux-mêmes alors qu'ils débutaient un parcours d'insertion dans la capitale.
"Un toit à Paris, ce serait mieux, pour les différents publics. On a des familles qui sont avec des enfants qui peuvent être scolarisés à Paris. D'être envoyés en région, ça veut dire qu'il faut reprendre toutes ces démarches" poursuit Luc Viger. Des difficultés qui engendrent un nombre de refus conséquents sur les 50 familles. Présentes le 3 avril, environ la moitié ont refusé le départ en région.
Le gouvernement le précise. Ce dispositif de mise à l'abri hors Paris a été créé début 2023. Pour une raison : il n'avait plus assez de places d'hébergements dans la capitale. Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, a donné des précisions à l'Assemblée nationale le 26 mars dernier.
"Malheureusement, étant donné la saturation des places en Île-de-France, tout le monde ne trouve pas de solution en appelant le 115. Et c'est pourquoi, sans aucun lien avec les Jeux Olympiques, le gouvernement a mis en place une politique de desserrement. Et depuis mars 2023, ce sont 3800 personnes qui ont réussi à trouver refuge" avait-il déclaré.
Aucun lien, selon lui, avec les Jeux Olympiques. Pourtant, ces accueils régionaux devaient initialement fermer dès la fin de l'année. Il faudrait alors prendre en charge tous les sans-abris dans la capitale. Un effort que Ian Brossat appelle de ses vœux. Il était maire adjoint en charge du logement à Paris au moment de l'ouverture de ces sas régionaux.
"On a quand même besoin de solutions concrètes pour les personnes concernées. Il vaut mieux qu'elles aient un toit sur la tête. Ce que je souhaite, c'est des garanties que ces mises à l'abri soient pérennes et qu'on ne se retrouve pas, une fois les Jeux Olympiques passés, avec à nouveau des milliers de personnes qui dorment à la rue dans la capitale", explique-t-il.
Offrir des solutions pérennes qui ne se limitent donc pas à la période des Jeux Olympiques, c'est ce que les associations appellent aussi de leurs vœux pour les prochains mois. D'après les derniers chiffres, ce sont près de 3.500 personnes qui dorment chaque jour à la rue, rien que dans Paris.
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