Frappé comme beaucoup par les attentats de janvier, Louis Pasquier avait décidé de publier un numéro spécial rendant hommage aux victimes. Le rédacteur en chef de La Mouette Bâillonnée, le journal de son lycée, ne s'attendait néanmoins pas à des réactions de la sorte. Alors qu'aucune caricature n'a été publiée, il a reçu des menaces de mort anonymes le lendemain de la publication.
Dans la boite au lettre du lycée, son journal, une croix gammée et un cercueil accompagnés d'un message : les premières menaces ont posé le ton. "Je l'ai ouverte en cours et j'ai découvert ça avec stupeur", a expliqué sur RTL Louis Pasquier jeudi 2 juillet, près de 6 mois après les attentats. "Je suis monté voir le proviseur et puis là la décision de ne pas en parler a été prise", a fait remarquer le jeune rédacteur en chef.
Nous avons réuni tout ce dont nous avions besoin pour arriver à nos fins, commence à faire tes adieux
L'auteur des menaces de mort
"Pasquier, tu es un homme mort. Nous avons réuni tout ce dont nous avions besoin pour arriver à nos fins, commence à faire tes adieux". Un texte encore une fois anonyme envoyé début mai, qui a particulièrement choqué le lycéen. "Il faut avoir un bon état d'esprit en tout cas et être bien entouré", a-t-il fait remarquer.
Les menaces sont venues selon le lycéen de l'intérieur du lycée. Alors qu'il a reçu les messages à son domicile et à son établissement, il fait remarquer que ce dernier est fermé et protégé par un vigile "pour des raisons de sécurité avec le Plan Vigipirate".
Si depuis la forte médiatisation de cet événement les menaces semblent s'être arrêtées, Louis Pasquier n'a jamais voulu se plier aux menaces. "Moi je voulais rester, même contre l'avis des autres", a-t-il expliqué. Il a reçu beaucoup de soutien et notamment celui de Riss, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, par téléphone.
Le lycée de Saint-Maur-des-Fossés où il a passé le bac français cette année a par ailleurs été très touché par les attentats de janvier. Des proches de certains élèves sont morts dans les attentats, celui contre Charlie Hebdo et l'autre contre l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Georges Wolinski, assassiné dans les attentats, a aussi dessiné dans le journal du lycée de Louis Pasquier. Un parcours de journaliste que ce dernier aimerait bien imiter. "Je pense que La Mouette Bâillonnée n'est pas du tout à sa fin et si par la suite j'ai l'occasion de le devenir ce sera avec plaisir", a fait remarquer le jeune lycéen.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.