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Héritage (illustration)
Crédit : seksan Mongkhonkhamsao / GETTY
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Guillaume est généalogiste successoral, ou 'chercheur d'héritiers'. Si ce métier ne vous dit peut-être rien, il est pourtant très utile. Il permet aux notaires, lors de la procédure d'héritage, de retrouver les héritiers du défunt, lorsque ceux-ci ne sont pas connus. Dès lors qu'il est missionné par un notaire, son objectif est simple : retrouver un hypothétique héritier. Il revêt alors son costume d'enquêteur. Le successeur peut aller d'un simple frère caché, ou parent l'ayant abandonné, aux petits-enfants d'un cousin. "En France, on peut hériter jusqu'au sixième degré. C'est loin, le sixième degré", explique Guillaume.
Le processus d'identification est très codifié. Si testament il y a, Guillaume doit retrouver les personnes inscrites sur cet acte. Dans le cas contraire, c'est le Code Civil qui fait foi. "Lorsqu'un parent meurt, ce sont les enfants qui héritent. S'il n'y a pas d'enfants, c'est le père, la mère et les frères et sœurs. S'il n'y a pas de frères et sœurs, ça va être des cousins", détaille-t-il.
Une fois les légataires identifiés, Guillaume, accompagné d'un notaire, se rend au domicile du défunt. Sur place, ils font l'inventaire de ce qui se trouve dans l'appartement. Cette étape, cruciale dans le processus de restitution des biens, a amené Guillaume à faire d'étranges découvertes. "Je suis tombé sur une défunte qui avait connu la Seconde Guerre Mondiale et qui avait peur de manquer. On a retrouvé 2 tonnes de packs d'eau, et 150 kilos de cierges, chez elle, pour prévenir de potentielles coupures d'électricité. Dans sa tête, c'était encore la guerre", se souvient l'invité de RTL.
Il y a aussi cette fois où il a retrouvé un lingot d'or caché dans un coffre-fort, avec pour seul indice une feuille sur laquelle était écrit : "cuisine, un trait et lingots". Son record, c'est "30 lingots d'or dans un domicile". Mais ce n'est pas l'héritage le plus valorisé sur lequel il a travaillé. Guillaume se souvient d'un patrimoine estimé à 40 millions d'euros, qui lui a offert une petite anecdote. "Quand je suis allé l'annoncer à l'héritière, elle a explosé de rire et elle m'a dit 'Si je comprends bien, je fais un cadeau à Macron' (...) Je suis au sixième degré, c'est le dernier degré pour hériter, donc 60% de la fortune va partir à l'État'".
"D'ici 2040, dans chaque dossier, on sera obligé de faire des recherches à l'étranger"
Guillaume
Dans de rares cas, il arrive que le successeur refuse l'héritage qu'il lui est dû. Souvent, sur fond de tradition. Dans cette situation, la succession va au légataire suivant. Concernant la rémunération, dans la majorité dossiers, Guillaume est payé au forfait. Et pour le reste, il prend une pourcentage sur ce que touche l'héritier. "Il sait qu'avec nous, comme on est payé au bout du règlement de la succession, on a intérêt à vendre tout le plus cher possible et le plus vite possible. C'est 'win-win'".
Aujourd'hui, Guillaume est encore en activité. Et il porte un regard éclairé sur l'avenir de son métier, déjà en pleine mutation avec la mondialisation galopante. Le chercheur d'héritiers prédit une nette accélération de ce phénomène. "On pense que d'ici 2040, dans chaque dossier, on sera obligé de faire des recherches à l'étranger. Avant, on ne voyageait pas, c'était compliqué, ça coûtait très cher. Maintenant, avec les compagnies aériennes, 'low cost', on prend un avion facilement".
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