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Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie, sur la sellette

ÉDITO - Isabelle Kocher, patronne d'Engie et seule femme à diriger une entreprise du CAC 40, devrait être prochainement remplacée. L'État, qui est actionnaire, aura son mot à dire sur cette décision.

Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie.
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie, sur la sellette
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Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie, sur la sellette
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François Lenglet
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Un étrange règlement de compte se déroule à la tête de la société Engie, ex-Gaz de France, l'ancien service public du gaz, désormais entreprise énergéticienne privée. Une entreprise qui fait 60 milliards d'euros de chiffre d'affaire, qui opère dans plusieurs de pays, et dans laquelle l'État possède un tiers des droits de vote. Et voilà que les deux managers se disputent depuis des mois… La directrice générale, Isabelle Kocher (Engie est la seule entreprise du CAC 40 dirigée par une femme) et le président, Jean-Pierre Clamadieu.
 
Ces deux-là s'empaillent sur la stratégie, sur les nominations, sur les décisions de business. Une atmosphère qui empoisonne littéralement l'entreprise. L'affaire devrait se terminer jeudi 6 février, selon nos informations, avec la réunion du conseil d'administration, qui ne devrait pas renouveler les fonctions d'Isabelle Kocher au terme de son mandat, dans quelques semaines.
 
Que lui reproche-t-on exactement ? D'abord des résultats mitigés. Elle a une vraie stratégie, elle veut réorienter Engie vers les énergies vertes et les services, au détriment du charbon et du nucléaire, et dans la gestion intelligente des villes de demain. Mais l'exécution ne suit pas. Pour partie à cause de la complexité de cette entreprise, constituée par fusions successives. Et pour partie, disent les détracteurs d'Isabelle Kocher, parce qu'elle a mis un cirque permanent dans l'entreprise à force de tout réorganiser et de braquer les oppositions contre elle. Elle a déchaîné la vindicte du conseil d'administration.

Des résultats en demi-teinte

Ces reproches sont-ils justifiés pour autant ? Sur les résultats, c'est vrai que la comparaison avec les énergéticiens européens n'est pas très flatteuse. À sa décharge, les hauts cadres de l'entreprise se sont consumés dans ces rivalités. Son mentor et prédécesseur à la tête de l'entreprise, Gérard Mestrallet, fondateur du groupe, s'est retourné contre elle parce qu'elle a voulu se débarrasser de lui trop vite. Toujours les relations toxiques entre deux générations de patrons.
 
Vous connaissez la phrase que l'on prête aux dirigeants : "Mon prédécesseur est un incapable, mon successeur est un intriguant." Engie en est une illustration parfaite. Le prédécesseur d'Isabelle Kocher, Jean-François Cirelli, avait déjà été écarté par Gérard Mestrallet, expert en arts martiaux, célèbre pour avoir estourbi deux agresseurs qui voulaient lui voler sa voiture de fonction. La vie des patrons, c'est la vie des animaux, et c'est parfois rude pour l'entreprise et ses salariés.

Au président et Bruno Le Maire de prendre la parole

L'État a son mot à dire dans cette affaire. Ce sont Emmanuel Macron et Bruno Le Maire qui sont à la manœuvre. L'un et l'autre s'alarment, à raison, de cette situation conflictuelle qui ne peut pas durer. C'est une tribune de soutien à Kocher, parue dans Les Echos d'hier, qui a précipité son sort. Une cinquantaine de personnalités la soutiennent dans ce texte, parmi lesquelles le leader des Verts, Yannick Jadot, Xavier Bertrand, ex-LR, président des Hauts-de-France, et Anne Hidalgo, Maire de Paris.

 
Curieuse initiative de la part de la directrice générale d'Engie de se faire défendre par trois opposants au Président de la République, alors que son propre sort dépend de l'Élysée... Drôle d'idée que donner le sentiment aux actionnaires internationaux d'Engie que l'entreprise est soumise aux jeux politiques français... Ça s'appelle faire le kamikaze.
 
C'est quoi la prochaine étape ? Une direction intérimaire va se substituer à elle… Avant un remplacement en bonne et due forme, par une femme, pour éviter à ses exécuteurs, des hommes, le reproche d'avoir liquidé la seule femme en responsabilité à la tête d'une grande entreprise française.

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