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Renault, Engie : les grands patrons n'aiment pas passer la main

ÉDITO - Les grands dirigeants d'entreprise sont comme des crocodiles, qui n'aiment pas vraiment qu'on les sorte du marécage. Voilà pourquoi les successions sont toujours des moments délicats. Exemples et illustrations.

Carlos Ghosn va briguer un nouveau mandat de PDG de Renault avec le soutien de l'État
Carlos Ghosn va briguer un nouveau mandat de PDG de Renault avec le soutien de l'État
Crédit : AFP / Éric Piermont
Renault, Engie : les grands patrons n'aiment pas passer la main
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François Lenglet & Loïc Farge

Organiser et réussir sa succession est sans doute l'acte managérial le plus difficile qui soit, et le plus important. Et bon nombre de grands patrons n'y parviennent pas. Cette incapacité coûte cher et aux salariés, et aux actionnaires de l'entreprise.

Chez Renault tout d'abord, c'est Carlos Ghosn qui devrait se faire prolonger jeudi 15 février comme PDG de l'entreprise pour la quatrième fois, tout en installant un numéro 2 à ses côtés et sans résoudre en rien l'inévitable transition qui arrivera bientôt, compte tenu de son âge.

La question est d’autant plus critique que Renault est au cœur d'une alliance avec Nissan, très délicate et assez politique, où l'équilibre des pouvoirs entre la France et le Japon est aussi subtil qu'un jeu de Mikado.

C'est aussi ce qui se passe chez Engie (ancien GDF-Suez). La succession difficile du bâtisseur de l'entreprise, Gérard Mestrallet, débouche sur un duo à la tête de l'entreprise : Jean-Pierre Clamadieu comme président, et Isabelle Kocher comme directeur général. Une situation instable qui n'augure rien de bon, alors que l'entreprise est en pleine transition stratégique.

Il n'y a pas de place pour deux crocodiles dans la même entreprise

François Lenglet
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Pourquoi est-ce si difficile d'organiser sa succession ? Parce que ces patrons sont des crocodiles qui ne veulent rien lâcher. Ce sont des patrons d'exception, des bâtisseurs, qui ont transformé leurs entreprises. Arrivés au seuil de leur carrière, il faudrait qu'ils puissent accepter non seulement de prendre du recul (c'est-à-dire de perdre du pouvoir), mais qu'ils acceptent aussi que leur œuvre soit transformée, voire remise en cause. C'est très difficile.

C'est ce qui a déclenché la guerre entre Mestrallet et Kocher chez Engie. La nouvelle venue voulait en quelque sorte disperser l'héritage, en transformant profondément l'entreprise pour parier sur les énergies renouvelables.

C'est ce qui a fait, chez Renault, que le seul susceptible de succéder à Goshn, Carlos Tavares, a quitté l'entreprise il y a trois ans pour aller diriger Peugeot. Il n'y a pas de place pour deux crocodiles dans la même entreprise.

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