INVITÉE RTL - Congé de santé gynécologique : une spécialiste appelle les employeurs à "sortir de ce tabou"
Un "congé de santé gynécologique" a été mis en place par la métropole de Strasbourg. Celui-ci prévoit 13 jours de congés annuels pour les femmes souffrant de règles douloureuses, d'endométriose ou de symptômes liés à la ménopause. Une véritable "innovation", souligne sur RTL ce mercredi 4 septembre Florence Chappert, responsable santé à l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail.
Depuis le début de ce mois de septembre 2024, les femmes employées par la métropole de Strasbourg (Alsace) peuvent bénéficier d'un "congé de santé gynécologique" en cas de règles douloureuses, d'endométriose, mais aussi de symptômes liés à la ménopause. Treize jours d'absence par an leur sont accordés sur certificat médical. Florence Chappert, responsable santé à l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail, commente cette décision sur RTL ce mercredi 4 septembre 2024.
"C'est tout à fait nouveau en France", souligne en premier lieu la spécialiste, qui explique qu'"adapter les conditions de travail à des spécificités féminines, notamment gynécologiques" est "innovant". "C'est tout à fait tabou", poursuit-elle, parce que "les femmes ont peur d'être discriminées et beaucoup de managers ou de ressources humaines préfèrent [...] que les femmes soient arrêtées plutôt que d'adapter leur travail et leur activité". "En France, on a un mythe de l'égalitarisme au travail, avec cette idée que tout le monde doit travailler pareil, au même moment, que tout le monde doit avoir la même productivité", constate Florence Chappert.
Or, "l'employeur a beaucoup à gagner à sortir de ce tabou, créer des conditions d'échange sur ce sujet" et "adapter le travail à ces variations" hormonales que connaissent les femmes dans leur vie, mais aussi "les personnes non-binaires, intersexes, trans", ainsi que les hommes dans une certaine mesure avec "l'andropause", pointe Florence Chappert.
Elle évoque aussi la question de la ménopause, un autre "tabou" que la métropole de Strasbourg est l'une des premières à prendre en compte. La ménopause "a un impact sur la sphère professionnelle qui est très peu connu", et peut causer chez les femmes "des difficultés à changer de position, à tenir des positions dans la durée, une baisse de la capacité de concentration", indique encore la spécialiste.
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