- 01m32s
2 min de lecture
INVITÉ RTL - Qu’est-ce que le mildiou, qui menace les récoltes de vin dans le Sud-Ouest ?
Une grande partie des récoltes des viticulteurs du Sud-Ouest, notamment dans le bordelais, est menacée par le mildiou. Ce champignon prolifère grâce à la chaleur et à l'humidité des dernières semaines.
Des vignes en France en 2022
Crédit : LIONEL BONAVENTURE / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Les viticulteurs du Sud-Ouest, dont le bordelais, sont en détresse avec le retour du mildiou, une maladie causée par un champignon et qui menace la quasi-totalité des récoltes. Ce micro-organisme, qui attaque les feuilles puis les grappes, prolifère avec la chaleur et l’humidité. Christophe Chateau, directeur de la communication du CIVB, le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux, a détaillé sur RTL le mécanisme et les conséquences de ce mildiou.
"C’est un champignon qui s’attaque au feuillage au printemps, quand les conditions sont humides et chaudes, ce qui a été particulièrement le cas aux mois de mai et de juin. Ensuite le mildiou passe sur les grappes de raisin, tant que la grappe de raisin n’est pas fermée, et détruit une partie de la récolte", décrit-il.
L’étendue des dégâts n’est cependant pas encore connue. "On n’a pas d’estimations sur la quantité de récoltes détruites, mais les viticulteurs connaissent des aléas climatiques à répétition. C’est dur de voir une partie de sa récolte détruite pour des raisons qu’on ne maîtrise pas", se désole Christophe Chateau.
"C’est très inquiétant pour la suite"
Le bordelais a été touché en premier par ce champignon, avant que le phénomène ne s’étende dans le reste du Sud-Ouest. "Il n’y a pas seulement le bordelais qui est touché mais tout le quart sud-ouest de la France, qui a connu un climat chaud et humide. Certains viticulteurs sont plus touchés que d’autres. Cela dépend aussi de la pluviométrie, qui impacte la maladie. Mais tout le quart Sud-Ouest sera touché avec un impact sur les récoltes, c’est une évidence", assure Christophe Chateau.
Il existe tout de même des remèdes pour endiguer la prolifération du mildiou. "Le traitement le plus efficace et le plus historique est le "bouillis bordelais", un mélange de soufre et de cuivre. Il existe d’autres traitements en agriculture conventionnelle, mais quand les conditions climatiques sont aussi dures que cette année, ils ne sont pas suffisants", explique-t-il.
Les viticulteurs avaient déjà affronté des épisodes de mildiou, mais rien de similaire avec cette année. "On a eu des pressions très fortes ces dernières années, mais les vignerons n’ont jamais connu ça. C’est très inquiétant pour la suite, on a aussi connu la grêle et le gel. Mais s'il y a trois aléas climatiques en cinq ans, le modèle économique n’est plus viable", prévient Christophe Chateau. Des assurances contre les pertes de récolte liées au mildiou ont indemnisé certains viticulteurs, comme en Alsace il y a quelques années.
