INVITÉ RTL - Narcotrafic à Marseille : la France "n'assume pas complètement sa prohibition" dénonce Jérôme Durain

La violence prend un tournant encore plus dramatique à Marseille, avec des meurtriers de plus en plus jeunes. Le week-end dernier, un adolescent de 14 ans a tué un chauffeur de VTC d'une balle de revolver dans la tête. Un autre adolescent âgé de 15 ans a lui été brûlé vif dans une voiture, tout cela sur fond de trafic de drogue. Jérôme Durain, sénateur socialiste et président d'une commission d'enquête sur le narcotrafic, évoque sur RTL son "effroi", mais n'est pas surpris.

"Quand on a rendu le 14 mai notre rapport de commission d'enquête, on avait documenté déjà quelques éléments qui sont apparus dans cette affaire marseillaise. La prison depuis laquelle on continue à piloter des commandités des assassinats, l'argent qui est disponible pour financer toutes ces opérations, le rajeunissement des criminels et des petites mains du trafic et des auteurs et des victimes des violences. Finalement, tout ce qu'on voit ces jours-ci, c'était déjà dans notre rapport et malheureusement, c'est une tendance lourde qui est à l'heure", déplore le sénateur de Saône-et-Loire.

Dans la lutte contre le narcotrafic, Jérôme Durain souligne le rôle des consommateurs et de l'État. "Les consommateurs ont une responsabilité. Je pense qu'on a un pays qui n'assume pas complètement sa prohibition", estime-t-il. "Les problèmes qu'on connaît, on les connaît parce qu'il y a eu une submersion par la drogue. Il y a des consommateurs parce qu'il y a une offre. Normalement, quand on s'y prend bien contre le trafic de drogue, il y a moins de drogue, elle est plus chère, elle est moins facilement disponible. Nous, c'est exactement l'inverse. Il y a plus de drogue, elle est moins chère, on la trouve facilement. Donc, c'est quand même qu'on a raté quelque chose".

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