INVITÉ RTL - "Je n'imaginais pas que Vichy redevienne un enjeu", selon un historien
Olivier Wieviorka, professeur à l'École nationale supérieure, s'est dit surpris par le retour d'un débat autour de la responsabilité de Vichy dans le massacre des Juifs par les nazis.
"Gardons-nous de réécrire l'histoire". Emmanuel Macron a répondu, ce mercredi 8 décembre, aux propos d'Eric Zemmour disant que le maréchal Pétain avait "sauvé des juifs". Un sujet qui revient sur le devant de la scène médiatique et qui surprend Olivier Wieviorka, historien et professeur à l’ENS Paris-Saclay, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.
"Je n'imaginais pas" après le discours de Jacques Chirac au Vel d'Hiv, "que le régime de Vichy redevienne un enjeu politique", affirme l'historien au micro de RTL. Et de poursuivre, "après ce discours, les milieux nationalistes avaient d'ailleurs changé de stratégie. Ils ne défendaient plus Vichy, mais essayaient de démontrer que l'extrême droite avait participé à la résistance."
Une situation qui a changé depuis l'arrivée dans le paysage médiatique d'Eric Zemmour. "Il revient sur des faits établis, pour des raisons purement politiciennes". Pour autant, l'historien et professeur relativise ces débats. "Les Français, y attachent-ils de l'importance ?", s'interroge-t-il. Une chose qui "n'est pas établie" d'après Olivier Wieviorka.
Plus généralement, sur l'avenir de la mémoire de la Shoah s'inquiète pour le futur. "Avec les réseaux sociaux, nous faisons face à un statut de la vérité qui s'altère", estime-t-il. Une vision bien plus sombre que celle développée par Serge Klarsfeld, qui se disait "confiant" sur l'avenir de la mémoire, en octobre au micro de RTL.
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