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INVITÉ RTL - "J'ai lu, j'ai lu, j'ai lu" : Sylvain Tesson raconte le jour où sa vie a basculé, au bord du lac Baïkal
L’écrivain Sylvain Tesson, auteur de plusieurs ouvrages célèbres, a raconté comment six mois d’isolement en Sibérie, avec 80 livres, ont bouleversé sa vie et sa vision de la lecture.
Sylvain Tesson
Crédit : Thomas Goisque
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L’écrivain Sylvain Tesson, auteur de plusieurs ouvrages célèbres tels que La Panthère des neiges, Blanc ou plus récemment Avec les fées, a partagé l’expérience qui a bouleversé sa vie. Un jour, il est parti s’enfermer dans une cabane en Sibérie, au bord du lac Baïkal, avec 80 livres, une parenthèse d’isolement et de contemplation qui a marqué un tournant pour lui.
"C’est la première fois de ma vie où j’ai commencé à lire des livres d’une traite, raconte-t-il au micro de RTL. Parfois, je lisais pendant huit heures. Je n’avais que ça à faire. J’avais pêché mon poisson du jour, coupé deux bûches, rempli mes actions physiques. Et j’ai lu, j’ai lu, j’ai lu. Ce fut un grand bonheur pour moi de me fabriquer une parenthèse de vie dans une cabane pour lire." Ces longues heures passées à lire, sans distraction, ont nourri une réflexion profonde sur le sens de l’existence et la manière de s’en extraire.
Sylvain Tesson a ajouté : "La difficulté d’être vient du fait que l’on macère en soi-même. Et l’un des grands plaisirs de la lecture : c’est que l’on s’arrache à son tas de misérables secrets, à ses petites revendications ordinaires, à son clapotement dans soi-même." Pour l’écrivain, la lecture est devenue une forme de libération, une échappée loin des préoccupations quotidiennes.
Je considère que toute notre vie est un voyage
Sylvain Tesson sur RTL
Cette expérience, a-t-il avoué, a changé sa vie. "Elle m’a confirmé que la lecture et la contemplation étaient mes activités préférées. J’aime bien la tentative d’inventer pour soi-même des devises à trois termes avec trois infinitifs. Et pour moi, je dirais : ‘Courir les montagnes, regarder le ciel, lire des livres’."
En parlant de son séjour en Sibérie, Sylvain Tesson a nuancé toutefois l’idée du solitaire misanthrope : "Passer six mois dans la forêt ne fait de vous un misanthrope, solitaire, atrabilaire et rétractile. Je considère que toute notre vie est un voyage. Rencontrer les gens comme être seul, comme avoir un face-à-face avec un animal, comme se mettre dans une situation de danger ou d’extrême volupté, tout ça appartient à l’extraordinaire, efflorescence d’expériences, de moments de confrontations que l’on peut accumuler dans une vie. Je ne hiérarchise pas les moments que je vis." Pour lui, chaque expérience, qu’elle soit collective ou solitaire, fait partie de ce qu’il appelle l’"efflorescence" de la vie.
Sylvain Tesson a récemment publié une compilation inédite de ses écrits dédiés à Notre-Dame de Paris, aux éditions des Équateurs.
