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INFO RTL - Orientation scolaire et professionnelle : les hommes aussi s'autocensurent
Selon une étude, 58 % des hommes ont ressenti une pression plus forte pour s’orienter vers des filières scientifiques ou techniques, contre 35 % des femmes.
Selon l'Observatoire de l'Etudiant, l’absence de modèles masculins freine les garçons vers les métiers du soin et de l'accompagnement. (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Les stéréotypes ont la vie dure en France, notamment quand il s'agit de choisir son orientation scolaire et professionnelle. Selon l'Observatoire de l'orientation et des métiers genrés de l'Etudiant, 41% des Français déclarent avoir été orientés vers certaines filières ou métiers en raison de leur genre.
Dans ce sondage, réalisé par Opinion Way à l’occasion du Salon Européen de l’éducation, organisé du 21 au 23 novembre prochain à Porte de Versailles - et auquel RTL a eu accès - on remarque que le ressenti est de 47% chez les femmes et de 37% chez les hommes.
Si le phénomène d'auto-censure se confirme chez les filles, les garçons semblent aussi touchés. Dans cette étude, ils sont 58% à ressentir une pression plus forte pour s’orienter vers des filières scientifiques ou techniques, contre 35% des femmes.
Auprès des jeunes de 15-24 ans, cette tendance se confirme : 7 garçons sur 10 disent avoir été dirigés vers ces filières, contre 45% des filles.
Des leviers pour attirer plus d'hommes dans les métiers du soin
En ce qui concerne les métiers du soin et de l'accompagnement - infirmière, aide soignante, puéricultrice, etc. - 50 % des répondants pensent que l’absence de modèles masculins freine les garçons vers les métiers du soin et de l'accompagnement.
Si les femmes restent plus nombreuses dans les métiers de soin, les personnes interrogées par Opinion Way mettent en avant trois leviers pour rendre ces professions plus attractives auprès des hommes : une reconnaissance sociale plus forte (75%), suivie par une meilleure rémunération (71%) et l’amélioration des conditions de travail (70%).
"Dans les personnalités un petit peu historiques, on parle surtout d'une femme"
RTL a pu le constater avec deux hommes étudiants à l'université de Caen et qui souhaitent devenir orthophoniste. Une profession qui comporte moins de 5% d'hommes. "Il y a Suzanne, Juliette, il y a majoritairement des filles en fait", explique Justin. Sur plus de 40 élèves dans la filière, ils sont à peine cinq garçons.
"J'avais conscience que c'était quand même un métier majoritairement féminin, poursuit Justin. Dans les personnalités un petit peu historiques, on parle surtout d'une femme qui est la fondatrice de la profession en France".
"J'ai pu m'extraire de ces stéréotypes"
Cela fait peu d'hommes auxquels s'identifier pour rêver à ce métier. "Mon premier métier, ma première vie, était liée ou en tout cas a été forgée avec ces stéréotypes", confirme Mathieu sur RTL.
Cet ancien économiste de 40 ans a choisi l'orthophonie comme reconversion. "Aujourd'hui, j'ai pu m'extraire de ces stéréotypes et effectivement des éléments qui disent que les métiers du soin, les métiers de la communication sont plus des métiers féminins, que les métiers scientifiques sont plus des métiers masculins".
À noter que ces stéréotypes naissent très tôt chez les enfants. Dès le cours préparatoire (CP), indique un rapport du Sénat.
