INFO RTL - Auto : une voiture sur quatre finit sa course dans une casse clandestine
Ces lieux "sauvages" sont illégaux et ont un effet néfaste pour l'environnement. Plongée dans l'une de ces casses.
Le constat est édifiant. Chaque année, 1,3 million de voitures sont considérées comme hors d'usage, c'est-à-dire en trop mauvais état pour rouler, et doivent prendre la route de la casse. Or, au lieu d'être recyclées, des milliers de véhicules atterrissent dans des casses sauvages. "Aujourd'hui, 20 à 25 % des véhicules échappent à la filière légale", explique Jean-Pierre Labonne, représentant de la Fédération Professionnelle des entreprises du recyclage (FEDEREC).
Ces casses illégales alimentent une économie parallèle et génèrent, dans le même temps, de la pollution. Les normes anti-pollution ne sont pas respectées. Et le maire de Groslay (Val-d'Oise), Patrick Cancouët a fait de la lutte contre ces casses clandestines, un cheval de bataille. "Ces casses n'ont pas les équipements dans le sens où elles ne sont pas agréées", assure l'élu au micro de RTL. En France, 1.700 casses sont autorisées. Chaque année, elles recyclent 96% des matériaux d'une voiture.
Pourquoi se tourner vers ces casses sauvages ?
Sur l'un de ces lieux sauvages, le nom de "casse auto" est écrit à la peinture. "C'est moins cher. C'est pratique de téléphoner pour savoir si la pièce est disponible. On te donne le prix et c'est bon. Et comme ça je ne me déplace pas pour rien", pointe un client, venu chercher une pièce pour son véhicule.
La barre des 50 kilos de déchets peut facilement être dépassée. Ces casses sauvages ne respectent pas les normes. Les pièces et les batteries sont notamment jetées n'importe comment. L'employé de l'une de ces casses, en charge de l'accueil des clients, a son téléphone qui n'arrête pas de sonner. "Chaque pièce a son prix et sa valeur. Ce sont des prix d'occasions", confie-t-il. Interrogé sur le caractère illégal de ces casses, il préfère botter en touche. "C'est le patron qui le sait", assure cet employé.
La réponse des autorités
Dans les allées, des centaines de pièces détachées sont visibles et sont entreposées sur des étagères. "Comme dans un magasin de pièces détachées", rapporte Patrick Cancouët. Ces différents éléments viennent d'un terrain vague. À l'abri des regards, des dizaines d'épaves, des voitures accidentées ou en bout de course sont stockées avant d'être démontées. Le carburant et le liquide de refroidissement se répandent sur le sol avec l'absence d'une bague de rétention. "C'est une zone qui est irrémédiablement polluée", regrette le maire de Groslay.
Si la collectivité veut remettre la surface à l'état naturel, elle devra débourser plusieurs millions d'euros, selon Patrick Cancouët. À RTL, la préfecture explique faire régulièrement des contrôles et assure prendre des décisions de fermeture. Depuis le début de l'année, cinq casses sauvages ont été démantelées dans le Val-d'Oise. Mais un tas de procédures rendent le travail difficile. Malgré des arrêtés préfectoraux, des casses continuent leur activité. Les propriétaires s'exposent à un an de prison et à 75.000 euros d'amende.
