RTL a enquêté sur ces Français pour qui l’inflation n’est plus gérable et qui disent voler "par nécessité", parce qu'ils n'ont plus d'autre choix disent-ils face à la flambée des prix. Les vols à l’étalage ont augmenté de 14% en 2022 selon le ministère de l’Intérieur, une courbe qui suit celle de l’augmentation des prix des produits alimentaires (+13,3%).
Et c’est dans les grandes surfaces que ce phénomène de "vol par nécessité" est le plus flagrant. Nous avons rencontré Christophe, sa compagne Melissa et leur bébé. Ils vivent avec 1.000 euros par mois et avouent être "contraints" de voler en fin de mois pour assurer leur quotidien. Un bébé de 6 mois, un travail à temps partiel et ce jeune couple se retrouve à cacher de la nourriture dans leur poussette pour sortir sans payer du supermarché.
"Pour moi, tout a augmenté, surtout le lait pour le bébé. Jusqu'à maintenant on a toujours payé tout ce qu'il nous fallait mais là ça fait 2, 3 jours qu'on prend des trucs en douce", explique Melissa. Il y a un sentiment de honte, même lié à la dignité humaine. Avouer que l’on a volé pour manger, c’est très compliqué auprès de ses proches.
Les vigiles de supermarchés que nous avons rencontrés l’ont constaté aussi et ils font bien la différence entre les vols par habitude et ces vols alimentaires liés à la conjoncture économique. Dans le local aux vitres teintées des agents de sécurité, Mohamed, responsable sécurité d’une grande surface à Marseille est aux premières loges pour constater cette augmentation des vols. "Une augmentation terrible. Certaines personnes essaient même de voler le pain. On voit bien que la personne n'a pas l'habitude de faire ça. On ne peut pas se permettre d'accepter ce genre de comportement", dit-il.
Selon la loi, ces vols sont punis de 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende mais en réalité, la plupart de ces vols à l’étalage se règlent à l’amiable : soit on paye, soit on rend les produits. Ce supermarché ne porte plainte qu’à partir d’un montant de 100 euros. Ce qu’on appelle la perte invisible pour ces magasins est chiffrée, mais c'est secret. "On a plus misé sur la sécurité. On a augmenté les heures de présence du vigile ce qui nous a permis de ne pas augmenter notre perte inconnue", explique Stéphane, le directeur du magasin.
Le vol dans les magasins n'est pas le seul marqueur d'une situation économique dégradée, ni la seule solution quand on est en difficulté, dans le département des Bouches-du-Rhône, le nombre de bénéficiaires des Restos du cœur a aussi fait un bond de 20% en 2022.
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