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Le crâne d'un Homo sapiens découvert au Maroc le 6 juin 2017
Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP
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Un morceau de crâne découvert en Grèce dans les années 1970 est susceptible de faire débat parmi les préhistoriens. D'après les travaux de la paléoanthropologue grecque Katerina Harvati, publiés dans la revue Nature ce mercredi 10 juillet et dont les conclusions ont été relayées par Le Figaro, il appartiendrait à notre ancêtre direct Homo Sapiens et attesterait de sa présence en Europe 150.000 ans plus tôt que ce que suppose la communauté scientifique.
Car jusqu'ici, les plus anciens squelettes de l'espèce trouvés hors d'Afrique, son continent d'origine, sont datés de 310.000 ans, pour des ossements retrouvés au Maroc, et entre 194 000 et 177.000 ans pour un fossile israélien. Selon les conclusions communément admises, Homo Sapiens ne serait parvenu en Europe qu'il y a plus de 50.000 ans.
Une date bien plus récente que ce que laissent entendre Katerina Harvati et ses collègues, en expliquant que le morceau de crâne pourrait être celui de notre ancêtre, présent en Grèce il y a plus de 210.000 ans.
Le crâne attribué à Homo Sapiens retrouvé dans la grotte d'Apidima en Grèce
Crédit : Katerina HARVATI / Eberhard Karls University of Tuebingen / AFP
Mais comme le précise Le Figaro, l'étude ne repose sur aucune certitude et les preuves seraient trop parcellaires pour affirmer qu'il s'agit réellement d'un crâne d'Homo Sapiens.
Toutefois, Katerina Harvati explique : "Ce fossile ne fait pas partie de la lignée d’Homo sapiens dont nous sommes issus", mais d'un groupe "très proche des hommes modernes mais qui serait sorti d’Afrique bien plus tôt.". Un détail qui justifierait la présence de l'hominidé en Grèce bien avant ce qui était estimé.
Par ailleurs, d'autres chercheurs émettent des doutes quant à l'étude parue dans Nature. Pour Antoine Balzeau, paléoanthropologue au CNRS, le morceau de crâne pourrait bien être celui d'Homo Sapiens mais "il manque énormément de données pour aboutir à la conclusion des auteurs.", assure-t-il, pointant "beaucoup trop de zones d'ombre", notamment la raison de sa présence au côté d'un crâne de Néandertalien, que 40.000 ans séparent du premier fossile.
Pour Bruno Maureille directeur de recherche au CNRS au laboratoire Pacea à l’université de Bordeaux, le crâne en question n'est sans doute pas celui d'un Homo Sapiens, et pourrait même être celui d'un Néandertalien.
Pour le directeur de recherche, ces travaux peuvent également questionner la véritable définition d'Homo Sapiens : "Faut-il y voir exclusivement les ancêtres des hommes modernes ou bien, de manière plus large, différents groupes humains partageant des traits en commun ?", demande-t-il.
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