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Harcèlement scolaire : présenter des excuses des années après à un ancien camarade, une fausse bonne idée ?
La maturité de l'âge peut pousser des anciens harceleurs à vouloir présenter des excuses à leurs victimes. Mais pour la personne harcelée, cette démarche peut rouvrir des blessures passées.
Une illustration de harcèlement (photo d'illustration)
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Près d'un jeune sur cinq (19 %) admet avoir participé à des actes de harcèlement, selon une étude de l'association e-Enfance publiée fin octobre, en amont de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement de ce jeudi 6 novembre. Parmi les harceleurs repentis, certains sont tentés de s'excuser auprès de leur victime, des années plus tard. Si cette démarche est respectable, elle nécessite des précautions, avertit Claire Cipriani, pédo-psychanalyste, interrogée par RTL.fr.
À l'âge adulte, une prise de conscience face à une ancienne situation de harcèlement peut s'opérer : un harceleur réalise qu'il a été bourreau. "C'est un signe de maturité émotionnelle. Pour le harceleur, s'excuser représente un acte de rédemption émotionnelle et de large remise en question", explique la pédo-psychanalyste. Mais si l'acte de s'excuser est "beau et réparateur pour le harceleur, je ne suis pas convaincue que ce soit le cas pour le harcelé".
"On ne sait pas où en est la victime", met-elle alors en garde, alors que son "travail de réparation lui a coûté en énergie". Les excuses pourront alors être "un vecteur qui permettra à l'aboutissement du processus de cicatrisation ou au contraire, totalement la rouvrir". En clair, la blessure peut être toujours présente et ravivée par ce geste venant de son ex-bourreau.
Écrire une lettre, sans l'envoyer
Ce geste, même s'il se veut altruiste, est une manière de se libérer de sa culpabilité. "Le harceleur doit faire le deuil de son acte mais sa victime n'est peut-être pas au même stade", résume Claire Cipriani. Pour la spécialiste, si ce "besoin de repentance" est important, il est nécessaire de prendre en compte ce paramètre. Et surtout, "le fait d'avoir envie de le faire, c'est déjà porteur d'une guérison intérieure".
Présenter des excuses, c'est prendre le risque de réveiller des traumatismes enfouis. Claire Cipriani recommande alors à l'ex-bourreau de se "renseigner sur l'état moral, émotionnel, physique et psychologique" de la victime avant de la contacter. Et attention, "il reste une grosse part d'incertitude". La pédo-psychanalyste préconise le recours à d'autres solutions, des "rituels", pour s'excuser sans passer à l'acte. Claire Cipriani cite notamment l'écriture d'une "lettre magique" à destination de sa victime mais qui ne sera jamais envoyée. Cet écrit pourrait être lu à voix haute, puis déchiré ou brûlé.
À écouter
Harcèlement scolaire : le témoignage bouleversant de Constant, 12 ans, sur RTL
00:04:45
Si vous êtes victime ou témoin d'une situation de harcèlement, vous pouvez contacter le 3018. Ce numéro gratuit, anonyme et confidentiel est disponible 7j/7, de 9 heures à 23 heures.
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