Dans son préambule, la Constitution suisse pose : "Seul est libre qui use de sa liberté" et "la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres". Mais au XIVe siècle, la Suisse était encore sous le joug du Saint Empire romain germanique qui y envoyait des baillis, sortes de gouverneurs.
L’un d’entre eux, Hermann Gessler, bailli du canton d’Uri était
particulièrement haï pour sa cruauté et son injustice. Un jour, il décréta que
les villageois devaient saluer son chapeau, hissé au bout d’une perche, sur la
place d’Altdorf. Personne n’osa le défier, tout le monde obéit. Tout le monde ?
Pas tout à fait.
Un matin, Guillaume Tell, qui vivait dans la montagne et n’avait
pas eu vent de la nouvelle lubie du bailli, descendit au village avec son fils
d’une dizaine d’années. Les villageois l’exhortèrent à saluer le
chapeau, effrayés de la réaction du bailli s'il apprenait que l'un d'entre eux avait désobéi.
"Saluer un chapeau ? Et puis quoi encore !", répondit Guillaume, passant fièrement, refusant de s’humilier. Bien sûr, il fut dénoncé dans l’heure. Gessler entra dans une rage folle, le fit arrêter et mit au point un plan diabolique : puisque Guillaume passait pour être le meilleur arbalétrier de tous les temps, qu’il le prouve, et il lui rendrait sa liberté. Les hommes de Gessler saisirent son fils, placèrent une pomme sur sa tête, demandèrent à Guillaume de reculer de cent pas et de transpercer le fruit de son carreau d’arbalète.
La scène était horrible, tout le monde retenait son
souffle. Guillaume se concentra longtemps avant de faire siffler le projectile... qui vint couper la pomme en deux ! Guillaume, ayant relevé le défi, demanda qu’on le libère. Mais
le bailli avait remarqué qu’avant de tirer, il avait sorti une deuxième flèche de son carquois.
Il le questionna : "Pourquoi as-tu préparé une deuxième flèche ? C’est celle que je t’aurais réservée si j’avais
blessé ou tué mon fils".
Hors de lui, Gessler trahit sa parole et ordonna qu’on
emprisonne Guillaume et son fils dans la forteresse de Küssnacht, de l’autre
côté du Lac des Quatre-Cantons.
On jeta les prisonniers dans une barque. Au
beau milieu de la traversée, un violent orage éclata. Paniqué, Gessler promit à
Guillaume de le libérer s’il aidait ses hommes à barrer le bateau. Guillaume accepta, on le détacha. Mais Guillaume savait maintenant que Gessler n’était pas homme de
parole. Il prit le gouvernail et réussit à accoster. Il saisit alors son
fils, repoussa l’embarcation d’un coup de pied et s’enfuit.
Il disparut quelques temps, mais n’oublia pas Gessler. Bien
décidé à débarrasser le canton de cet affreux personnage, il revint à Küssnacht,
se cacha dans un buisson et attendit patiemment. Lorsqu’il l’aperçut, il lui
décocha une flèche en plein cœur.
La révolte du peuple suisse était en marche.
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