C'est un immense espoir qui naît pour les malades du rein. Ils pourront recevoir un rein même si le donneur n'est pas compatible. C'est ce que révèle une étude américaine publiée dans le New England Journal of Medecine, une référence en la matière. Les chercheurs estiment que l'on peut modifier le système immunitaire des malades pour que leur corps ne rejette pas la greffe. Cela permettrait à des milliers de personnes d'échapper à la dialyse.
L'idée, c'est d'obliger le corps à baisser la garde en s'attaquant aux anticorps. L'étude estime que la moitié des patients qui ont besoin de greffes ont des anticorps qui vont attaquer l'organe transplanté. Dans un cas sur cinq, ces anticorps sont si puissants qu'il est presque impossible de trouver un donneur. Cette procédure vise donc à affaiblir ces anticorps pour que le corps soit moins sensible. D'où le nom de la procédure qui est baptisée : désensibilisation.
Cela passe d'abord par un filtrage des anticorps dans le sang des patients, puis par un traitement médicamenteux assez lourd pour détruire les globules blancs qui produisent les anticorps agressifs. Cette procédure peut être une solution dans des cas où des membres d'une famille sont prêts à donner un rein à un proche en attente de greffe mais qu'ils ne sont pas compatibles avec le receveur.
Ce traitement est déjà expérimenté aux États-Unis mais aussi en Europe, notamment en France. Cette étude, qui a été menée sur 1.000 patients dans une vingtaine d'hôpitaux, prouve que cette procédure nouvelle augmente considérablement les chances de survie.
Avec un recul de 8 ans, plus des trois quarts de ceux qui ont reçu un rein incompatible sont toujours vivants alors que moins de la moitié de ceux qui n'ont jamais été greffés ont survécu. Cette procédure révolutionnaire coûte plusieurs dizaines de milliers de dollars. Les médicaments en question n'ont pas encore reçu tous les agréments nécessaires pour qu'ils soient généralisés.
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