"Gilets jaunes" : un prêtre et des militants improvisent des chants "anti-Macron"
L'évêque controversé de l'Eure Francis Michel a encore sévi, organisant une chorale "anti-Macron" avec des militants "gilets jaunes", raillant le chef de l'État par des chants provocateurs.

Un curé et sa chorale de "gilets jaunes" en pleine église. La vidéo fait le tour des réseaux sociaux, elle montre un prêtre en chasuble et une cinquantaine de militants en gilets fluo rassemblés autour de l'autel, entonnant sous les tableaux et les statues un air provocateur : "Emmanuel Macron, ô tête de con, on vient te chercher chez toi...".
La scène s'est déroulée ce dimanche 2 juin, au Planquay, dans l'Eure. Le prêtre en question n'est pas inconnu, il s'agit de l'Abbé Francis Michel. L’ecclésiastique a déjà fait parler de lui il y a deux ans, en étant condamné à 15.000 euros d'amende pour avoir détourné à son profit une partie de l'argent de la quête, près de 100.000 euros. Théoriquement, il ne peut plus officier, mais il passe outre.
Cette fois, il reconnait cependant être allé un peu trop loin. Interrogé par RTL, le curé assure que les militants étaient venus "en civil" assister à sa messe, qui selon lui s'est achevée par un moment de convivialité au cours duquel seuls les "gilets jaunes" sont restés, revêtant leurs gilets et se mettant à chanter "des chants de manifestations". Ce dernier reconnaît que l'église n'était effectivement pas le meilleur lieu pour cela, "Je suis un petit peu dépassé par les événements (...) c'est vrai que c'est pas le cantique idéal, je le reconnais", concède-t-il.
C'est dénaturer la mission de l'Église et ce qu'est un lieu de culte.
Mgr Christian Nourrichard
L'évêque d'Évreux, Mgr Christian Nourrichard, s'est dit "choqué" ce lundi par les images diffusées sur les réseaux sociaux où l'on voit le prêtre de son diocèse, déjà suspendu de ses fonctions, entonner le chant hostile à Emmanuel Macron. "C'est dénaturer la mission de l'Église et ce qu'est un lieu de culte", a confié à l'AFP le prélat.
Le prêtre dépensier en piercings signalé au Vatican
Si le curé avait la réputation de vivre dans le dénuement, portant une soutane trouée, ses relevés bancaires avaient révélé des dépenses pour des nuits d'hôtel à Paris, pour de la maroquinerie et des piercings. "C'est comme un médecin qui continuerait à exercer alors qu'il n'est plus reconnu par l'ordre des médecins", a souligné Mgr Nourrichard, qui dit avoir alerté le Vatican et la préfecture après avoir visionné la vidéo.
Le préfet de l'Eure Thierry Coudert a souligné dans un communiqué que l'abbé était "officiellement suspendu depuis le 2 novembre 2016 et à ce titre n'est plus en droit d'officier au sein de la dite église du Planquay". Le préfet a expliqué avoir "saisi la procureure de la République au titre de l'article 40 qui appréciera des poursuites à engager". L'article 40 du code de procédure pénale impose à un fonctionnaire ou à un élu de saisir la justice lorsqu'il pense avoir pris connaissance d'une infraction.
Selon Thierry Coudert, ces faits pourraient relever de la loi 1905 relative à la séparation de l'Eglise et de l'État ainsi que des dispositions du code pénal pour outrage au président de la République.
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