Il y a un an, Le Blanc, dans l’Indre, une commune de 6.000 habitants se battait pour ne pas perdre sa maternité et ses habitants s’apprêtaient à occuper les ronds-points tout de jaune vêtus.
Christiane, l’une des figures des "gilets jaunes" au Blanc faisait à l’époque part de sa détermination : "On va se regrouper de manière à ce qu’il y ait déjà une manifestation pacifique, que tout le monde soit dehors, de toute façon, on sera là de bonne heure puisqu’on passe la nuit ici."
Un an après, Christiane, 63 ans, vit dans un petit appartement modeste mais dont le loyer accapare tout de même 50% de sa retraite. Elle partage ses souvenirs de ronds-points, où elle a même dormi en plein hiver : "On dit que c’est un échec les 'gilets jaunes'. Ce n'est pas un échec les 'gilets jaunes'. Au contraire, c’est une réussite. J’ai appris à connaître des personnes qui étaient identiques à moi puisqu’ils avaient un gilet jaune. C’est des battants tous ces gosses-là."
Un autre de ces "gilets jaunes" se prénomme Thibault. Il a 29 ans et est plombier. Il s’est rendu trois fois à Paris pour aller manifester sur les Champs-Elysées le samedi. Thibault a baptisé cela "la révolte des campagnards, ceux qu’on n’arrive pas à joindre parce que ça ne capte pas".
Il se souvient : "Il fallait être motivé pour le faire parce que dormir en plein hiver dans la voiture dans les parkings, pour après aller se faire courir derrière, gazer dans tous les sens. Mais bon, j’avais vraiment envie de le faire, ça me tenait à cœur et puis il y avait tout le monde, des Noirs, des Arabes, des musulmans, des maçons, des punks. Il y avait de tout, ça a vraiment été une révolte du peuple. C’était une vengeance quoi." Thibault ne s’est plus rendu à Paris quand les manifestations sont devenues trop violentes.
Au Blanc, ce que beaucoup d’habitants appellent ici le rond-point de la piscine est maintenant déserté. Franck y a passé des heures et veut perpétuer l’esprit qu’il a connu durant la mobilisation. Il sera, s’il parvient à construire une liste, candidat aux municipales du Blanc : "L’histoire des gilets jaunes, ça a été un déclic. Je vais essayer de lancer un programme qui sera décidé par la population avec les réseaux sociaux parce que c’est aussi aux gens de la base comme moi, les gens du peuple de se présenter aux élections et puis essayer de changer certaines choses."
Les actes de violences des casseurs ont brisé la dynamique des "gilets jaunes" au Blanc. Mais la colère, elle, n’a pas disparu. Le bureau de Françoise Perrot, la suppléante du député En Marche a été tagué deux fois. Elle a accepté de se confier : "La première fois, ça a été la surprise totale et la deuxième fois par contre, ça a été violent. Là, je n'ai pas accepté du tout. Parce qu’on a réussi à déterminer le créneau horaire dans lequel ça s’est fait et j’étais chez moi, j’étais à quelques mètres de la personne qui l’a fait donc ça a été violent."
Plus personne n’occupe le rond-point mais le sentiment d’abandon nourrit toujours la colère. Malgré la mobilisation, la maternité a bel et bien fermé et le centre des finances publiques va disparaître à son tour.
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