Une rentrée en demi-teinte et même en jaune pâle. La mobilisation des "gilets jaunes" est restée relativement faible en pleine épidémie de coronavirus ce samedi 12 septembre, après une longue pause. A Paris, quelques milliers de personnes ont défilé et dans les cortèges clairsemés, beaucoup regrettaient la faible mobilisation du jour.
A proximité des Champs-Elysées interdits à la manifestation, quelques heurts ont éclaté en début d'après-midi, entre "gilets jaunes" et forces de l'ordre. Une voiture a été brûlée et du mobilier urbain a été renversé. Des grenades lacrymogènes ont été lancées par les forces de l'ordre pour disperser les manifestants qui ne suivent pas le parcours autorisé.
Le journaliste de RTL, Sina Mir, rapportait sur Twitter que "le dispositif policier empêche toujours la réunion des cortèges des Gilets jaunes qui campent sur leurs positions." Un "face à face" qui se déroule dans l'après-midi place du Brésil où le rassemblement est rythmé par des jets de lacrymogène et de bouteilles.
Selon la préfecture de police, quelque 220 personnes ont été interpellées et 86 placées en gardes à vue. 4.000 à 5.000 manifestants étaient attendues à Paris, dont 1.000 personnes potentiellement violentes. La préfecture avait interdit tout défilé sur les Champs-Élysées mais permis deux autres cortèges, déclarés, au départ de la place de la Bourse et au départ de la place Wagram. "J'entends parler de dictature, mais je note qu'il y a des possibilités de manifestations (...) à condition qu'elles se passent pacifiquement, qu'il n'y ait pas de destructions", a déclaré le préfet de police de Didier Lallement, rappelant par ailleurs l'importance des gestes barrière dans les différents cortèges prévus.
Dans la matinée, les "gilets jaunes" étaient déjà une petite centaine devant le palais Brogniart selon le journaliste de RTL sur place, Sina Mir. Parmi ces manifestants, Jean-Marie Bigard, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle et soutien des "Gilets jaunes".
L'humoriste a été très fraîchement accueilli, certains criant des "Bigard collabo". Jean-Marie Bigard avait en effet annoncé sa présence aux manifestations parisiennes avant de se rétracter jeudi après que Jérôme Rodrigues a assimilé des policiers à une "bande de nazis", lors d'un échange sur Twitter avec le syndicat Synergie-officiers. Conspué par plusieurs "gilets jaunes", Jean-Marie Bigard s'est réfugié un moment dans un restaurant, expliquant qu'il s'agissait d'une "mauvaise interprétation". "Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais ce qui est faux, c'est tout", a-t-il expliqué à la presse.