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"Franchement c'est humiliant" : ces jeunes adultes contraints de rester vivre chez leurs parents

C’est le retour des Tanguy, ces jeunes adultes qui vivent encore chez leurs parents. Le phénomène a de quoi faire sourire si l’on pense au film… mais si l’on regarde les chiffres, il a de quoi inquiéter !

Choisi ou forcé, le phénomène "Tanguy" touche de plus en plus de jeunes adultes.
Crédit : Unsplash
RTL ÉVÉNEMENT - Ces jeunes adultes qui vivent encore chez leurs parents
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Manon Meyer - édité par Laureline Chatriot
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Impossible de parler des "Tanguy", sans penser au film du même nom. Pourtant, il s'agit là d'une réalité, dont les chiffres ont même de quoi inquiéter. Selon la Fondation Abbé Pierre, 5 millions de jeunes adultes vivent toujours chez papa et maman. C’est 13% de plus qu’il y a 10 ans ! Une conséquence de la crise du logement notamment.

Parmi ces 5 millions de Tanguy, plus d’1 sur 5 ont un emploi ! Gaëtan par exemple, vit toujours chez ses parents, dans un tout petit appartement des quartiers nord de Marseille. À 23 ans, cela fait deux ans qu’il travaille et deux ans qu’il voudrait partir. En attendant ce matin, comme tous les matins, sa mère le réveille et lui verse du café dans sa tasse Harry Potter, la même depuis 10 ans. Évidemment, il avait imaginé autre chose pour ses 23 ans.

"C'est décevant !", estime le jeune homme. "Par rapport à ce que j'avais prévu et à l'âge que j'ai, je devrais être à la fleur de l'âge, en train de vivre ! Vivre encore chez ses parents, franchement c'est humiliant." Malgré des études en économie, Gaëtan enchaîne les petits boulots en intérim. Sans revenu stable, impossible de convaincre une agence immobilière. "Même en ayant un CDI, pour eux c'est pas suffisant, alors en étant en intérim, c'est encore plus galère !"

La difficulté de trouver un emploi stable

Gaëtan est loin d’être un cas isolé. Beaucoup de jeunes restent chez leur parent parce qu’ils n’ont pas d’emploi stable, et pas de bons garants. Aujourd’hui, on signe son premier CDI à 27 ans en moyenne. En 1975, c'était plutôt à 20 ans. Pour la majorité, 2,4 millions de Tanguy sont étudiants.

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Dans ces cas-là, vivre chez ses parents peut être bien vécu. Cela leur permet de se concentrer sur leurs études, de ne pas avoir à payer de loyer et la logistique est assurée : les repas, la vaisselle, le linge... "Toutes les choses dont on a besoin pour vivre au quotidien, on n'a pas à se préoccuper de ce genre de chose", explique Samira, 19 ans. "On a juste les études, on construit notre avenir professionnel, sans rajouter une charge en plus... C'est déjà assez stressant !"

Les jeunes sont de plus en plus nombreux à reprendre des études plus tard dans leur vie. C’est le cas de Pierre, 29 ans, en pleine reconversion professionnelle. Il est en alternance, donc il gagne quand même un SMIC

Le phénomène "Tanguy" touche 13% des hommes

Pourtant, il a choisi de retourner vivre chez ses parents. Il faut dire que la cohabitation se passe dans des bonnes conditions : "Ils vivent à la campagne, dans une maison qui fait 210 mètres carrés, avec jardin et piscine", décrit Pierre. "Je suis très content car je ne paie pas de loyer, et actuellement en location, je vais payer 600 à 700 euros pour 40 à 50 mètres carrés à Marseille. Pour l'instant je vais rester chez mes parents ! Je suis content d'être là et je me dis que tant que ça dure, autant en profiter !"

À 30 ans, 13 % des hommes vivent encore chez leurs parents. C’est quatre fois plus que les femmes à cet âge-là. Donc, ce n'est pas tout à fait un hasard si dans le film Tanguy, c’est un homme. Les femmes quittent le nid familial plus tôt parce qu’elles sont plus nombreuses à partir faire des études dans une autre ville, ou alors elles se mettent plus tôt en couple.

Pour les parents, une solution provisoire

Côté parents, la plupart sont contents d’avoir leurs enfants à la maison. Ils estiment aussi que c’est leur rôle, mais en même temps il ne faut pas que cela s’éternise : "Elle partira le jour où elle sera prête !", indique Loïs, père de famille avec une fille de 21 ans qui ne sait toujours pas très bien ce qu’elle veut faire dans la vie. "Comme ça elle partira avec un travail qui lui plait ! Qu'elle ne soit pas là à galérer comme la plupart des travailleurs aujourd'hui."

Sauf que cette présence, elle pèse sur le budget familial : "Faut payer les factures après ! L'eau, l'électricité, le loyer...", énumère le père de famille. "On loue une maison assez chère, avec 1.300 euros de loyer par mois. Pour l'instant on fait l'effort pour les filles, mais c'est vrai que d'ici deux ou trois ans, j'aimerais prendre un logement un peu moins cher."

Se loger pour les parents comme les enfants, aujourd’hui c’est de plus en plus compliqué et c’est aussi parce que le nombre de logements disponibles à la location baisse et que les loyers, eux, augmentent.

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