En pleine rentrée universitaire, le marché du logement étudiant est encore plus tendu que d'habitude. Quelques semaines à peine après la fin du stress de Parcoursup, les parents et leurs enfants sont en effet plongés dans le stress de trouver un logement. Depuis 2018, 200.000 étudiants de plus sont arrivés sur le marché, avec 3 millions de jeunes au total. Sauf que cette année, il manque 250.000 logements environ. L'une des raisons : on ne construit pas de studios neufs dans les programmes, donc le nombre de places ne bougent pas.
Pire, il a tendance à diminuer car certains logements se dégradent et ne sont pas louables. Les propriétaires en profitent pour demander un engagement sur plusieurs années ou font payer le mois de juillet/août pour bloquer l'appartement, alors que le jeune n'est pas encore rentré.
Face à cette situation, le prix de la chambre étudiante augmente. Avec beaucoup de demandes et peu d'offres, vous avez des tarifs pour un studio qui sont passés de 300 euros par mois à 600 euros. Des prix totalement irrationnels, alors que l'immobilier a tendance à baisser. Les loyers des petites surfaces dans les grandes villes universitaires augmentent donc fortement : +6,5 % à Paris, +6,2 % à Brest (Finistère) et à Bordeaux, +4,8 % à Strasbourg ou +4,6 % à Marseille. À Rouen, la moitié de la population est locataire, dont 1/3 sont dans des studios. C'est là qu'on trouve les étudiants.
Les cités Universitaires et les résidences étudiantes privées manquent, elles aussi, d'offres. L'attribution de ces chambres est soumise à condition de ressources. Sauf qu'il y a 720.000 étudiants boursiers en France, pour 174.000 places disponibles dans les CROUS. Et sur le lot, certains logements sont en rénovation et ne peuvent plus être loués.
Les parents ont une solution : acheter. C'est donc une prime aux plus aisés car actuellement obtenir un prêt bancaire n'est pas des plus simples. Mais une étude de "MeilleursAgents" donne le palmarès des villes où acheter un petit studio au lieu de louer est vite amorti. Je vais prendre un exemple autour de la ville de Lille, très étudiante. Louer intra-muros dans la capitale du Nord est pratiquement introuvable. Acheter à Lille, c'est trop cher : 3.644 euros du m2.
En revanche, si vous sortez un tout petit peu en allant à Loos, à 6 km du centre de Lille, le prix du mètre carré tombe à 2.764 euros. Et si vous partez à Roubaix, à 12 kilomètres de Lille, vous payez 2.367 euros. C'est bien desservi, vous êtes à Lille rapidement. À Loos ou Roubaix, le bon calcul (quand on le peut !) est donc d'acheter plutôt que de louer pendant 5 ans d'études.