Après des semaines de tergiversations et d'embarras, LR devrait exclure de ses rangs cinq de ses responsables pro-Macron, dont le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre du Budget Gérald Darmanin, ce soir lors d'un "bureau politique de la clarification".
Le BP débutera à 18h00 au siège du parti, rue de Vaugirard (Paris XVe). Cinq personnalités pourraient être amenées à rendre leur carte: outre Edouard Philippe et Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu (secrétaire d'Etat à l'Ecologie), ainsi que les responsables des députés "Constructifs", Franck Riester et Thierry Solère. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui déjà quitté LR pour rejoindre le parti présidentiel LREM.
La direction du parti compte sur une large majorité du BP pour voter leur exclusion. "Des gens qui trahissent sans se chercher un alibi, ça me laisse sans voix. Ils méritent qu'on les foute dehors", juge l'ancien ministre Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy. "La comédie doit cesser", abonde Laurent Wauquiez, le favori pour l'élection à la présidence de LR.
Toutefois, la réunion pourrait être houleuse, certains membres du bureau "très minoritaires" selon la direction étant opposés à leur renvoi.
"Les exclure est une erreur, c'est absurde", a affirmé lundi Claude Goasguen, député LR de Paris, qui ne juge "pas impossible" de rejoindre les Constructifs. "Ca jette le discrédit sur notre formation politique", déplore-t-il, en craignant de voir LR "entrer dans une période extrêmement compliquée et confuse".
Pour la direction du parti au contraire, ce bureau politique est celui de la "clarification": la question est "simple. Peut-on être membre du gouvernement, donc de la majorité, et en même temps, être membre du premier parti d'opposition ? La réponse est non".
Pour Valérie Pécresse aussi, "la situation est très simple". "Il n'y a pas besoin de prendre des sanctions, des exclusions. Ils nous ont quittés. Ils ont décidé de quitter le parti. Ils sont, on pourrait dire, démissionnaires d'office", a-t-elle résumé.
Soucieux de "respecter les statuts" de LR, son secrétaire général Bernard Accoyer avait nommé, lors d'un précédent BP, le 11 juillet, une commission ad hoc (formée des députés Patrick Ollier et Jean Leonetti) chargée de recevoir les personnalités visées et leur donner l'opportunité de "s'expliquer".
Faut-il exclure du parti Les Républicains les membres pro-Macron ? RTL vous invite à répondre à la question du jour.