La politique migratoire de l'administration Trump a franchi une nouvelle étape. Dans un mémo interne daté du 11 juin 2025, le Département de la Justice des États-Unis (DOJ) indique que la dénaturalisation, le retrait de la citoyenneté américaine, doit devenir une priorité majeure, marquant une rupture nette avec les décennies précédentes où cette pratique restait rare et strictement encadrée.
Dans cette note, le ministère de la Justice américain, précise que la dénaturalisation ne se fera pas via des poursuites pénales, mais par des procédures civiles. Cela signifie que les personnes visées n’ont pas droit à un avocat commis d’office, et que le gouvernement a besoin de preuves moins contraignantes pour retirer la citoyenneté. Une décision jugée "dangereuse" par de nombreux juristes.
Peut être visée par la dénaturalisation toute personne naturalisée américaine, c’est-à-dire un citoyen non-né aux États-Unis, ayant obtenu la citoyenneté américaine et commis certains actes graves avant sa naturalisation. Le mémo énumère une liste étendue de ces actes, allant des crimes violents aux fraudes financières comme l’abus des aides COVID ou les fraudes Medicaid/Medicare.
Plus inquiétant encore : il est stipulé que ces catégories "n’excluent pas d’autres cas", les procureurs fédéraux ont la possibilité d'appliquer une telle sanction pour toute affaire jugée "suffisamment importante", ouvrant ainsi la voie à une interprétation large et potentiellement arbitraire.
En multipliant les dénaturalisations, l'administration Trump pourrait créer de nombreux apatrides. Le 13 juin 2025, Elliott Duke, ancien militaire américain d’origine britannique, est devenu l’un des premiers exemples de cette politique renforcée. Condamné pour distribution de matériel pédopornographique, un acte commis avant sa naturalisation en 2013, Duke a été déchu de sa citoyenneté américaine sur décision d’un juge. Il avait dû renoncer à sa nationalité britannique pour devenir Américain, ce qui fait de lui une personne désormais apatride.
La dénaturalisation n’est pas une nouveauté dans l’histoire américaine. Elle fut utilisée à grande échelle pendant l’ère McCarthy (1940-1950), souvent à des fins politiques. La Cour suprême a freiné cet usage en 1967, estimant que cette pratique créait "deux niveaux de citoyenneté", incompatibles avec la démocratie américaine.
Malgré cela, l'administration Obama a réintroduit discrètement la dénaturalisation via l’"Operation Janus", pour lutter contre les fraudes à la naturalisation. Trump l’a ensuite amplifiée durant son premier mandat, notamment en l’inscrivant dans les politiques de sécurité nationale. Aujourd’hui, sous son second mandat, l'objectif est d'en faire un outil de contrôle migratoire.
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