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Des résidents locaux assistent à la cérémonie d'enterrement de Dominique Bernard, retransmise sur un écran géant sur la façade de l'hôtel de ville d'Arras, le 19 octobre 2023.
Crédit : Denis Charlet / AFP
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Les obsèques de Dominique Bernard, ce professeur lors de l'attentat terroriste islamiste survenu à Arras le vendredi 13 octobre, ont eu lieu dans le Pas-de-Calais. Plusieurs de ses proches lui ont rendu hommage à leur manière.
Tout d'abord, son épouse, Isabelle, a décrit l'homme de 57 ans, professeur de français au lycée Gambetta : "Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac. Il aimait la poésie, René Char, Baudelaire, Rimbaud. Il aimait le cinéma : Truffaut, Kubrick, Almodovar, Fellini, Visconti".
Un homme cultivé qui aimait voyager : "Il aimait l'Italie, poursuit-elle. Il aimait la Provence, ses couleurs, ses senteurs. Il n'aimait pas l'informatique et les réseaux sociaux. Le téléphone, il n'en avait même pas. Il n'aimait pas la foule ni les honneurs. Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur. Nous nous aimions", a-t-elle déclaré, très émue.
Dominique Bernard était un homme discret, simple et cultivé. Aurélie, une collègue enseignante, a aussi eu des mots très forts pour le professeur : " Ta silhouette, je la vois, sur le perron du lycée Gambetta, quand nous arrivions ensemble pour aller enseigner et que nous gravissions ces quelques marches, alourdis par nos sacs, nos copies, nos livres. Alourdis, mais tellement légers. Parce que toi et moi allions faire ce que nous aimions, ce pour quoi nous étions taillés", se souvient-elle.
Avant d'ajouter : "Ta silhouette, je la vois, sur le perron du lycée Gambetta, quand nous arrivions ensemble et que tu disais aux fumeurs amassés devant l'entrée : 'Alors, on se fume un petit clou de cercueil ?'. Quelle ironie tragique que ce soit sur ce même perron où tu as usé tant de semelles, que la vie t'ait été ravie", témoigne-t-elle.
Que nous est-il permis d'espérer face à la folie des hommes et la barbarie ?
Mgr Olivier Leborgne, évêque d'Arras
À son tour, monseigneur Olivier Leborgne, évêque d'Arras, a mêlé paroles de compassion et message d'espoir lors de son homélie, en citant Kant : "Que nous est-il permis d'espérer face à la folie des hommes et la barbarie ? Nous sommes tous abasourdis devant tant d'inimaginable". Le religieux avait déjà célébré les obsèques de Lola, tuée à Paris, mais dont la famille était originaire du Pas-de-Calais. Engagé pour la cause des migrants, l'évêque a invité à "ne pas répondre à la haine par la haine".
Beaucoup d'adolescents tenaient une rose blanche, dont William, qui avait été élève de l'enseignant en classe de 5ᵉ : "C'était quelqu'un que j'admirais énormément. C'était un prof qui m'a touché. C'est un devoir de venir, c'est un deuil. On ne croit pas à ce qu'il vient de se passer." Quant à ses camarades, le jeune homme raconte : "Il y en a qui ont vraiment la boule au ventre et veulent même plus aller à l'école. C'est une terreur d'aller au lycée."
Enfin, chez les parents d'élèves et les adolescents, il y a beaucoup d'incompréhension et de tristesse. Ils espèrent que les hommages et les pensées pour celui qu'ils appellent leur "héros" ne s'arrêteront pas à ses obsèques.
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