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Emmanuel Macron souhaite "assécher le terrorisme à la racine"

Le président français a appelé jeudi à Paris la communauté internationale à mieux coopérer pour priver les mouvements jihadistes de fonds et de moyens d'opérer.

Emmanuel Macron lors de la conférence de lutte contre le financement du terrorisme, jeudi 26 avril à Paris.

Crédit : Eric FEFERBERG / AFP / POOL

Félix Roudaut & AFP

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"Il nous faut franchir une nouvelle étape dans la lutte contre Daesh et al-Qaïda". Emmanuel Macron a appelé jeudi 26 avril à Paris, au terme de deux jours de travail, les participants internationaux à la conférence "No money for terror" sur le financement du terrorisme à mieux coopérer pour priver les mouvements jihadistes de fonds et moyens d'opérer.

"Nos ennemis s'infiltrent au cœur de nos sociétés. Ils utilisent toutes les formes contemporaines de financements", a lancé le chef de l'État dans la grande salle de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "Il faut assécher le terrorisme à la racine : il se nourrit des trafics d'êtres humains, de drogues ou d'armes. Il y a toujours un sous-jacent économique. Pour être efficaces, nous devons prendre l'engagement de la transparence et de la mobilisation", a-t-il ajouté.

"Nos ennemis sont mobiles et inventifs"

Emmanuel Macron s'est félicité que les quelque 80 ministres présents, représentant 72 pays, aient "parachevé un 'Agenda de Paris', avec une liste d'engagements forts : le partage de renseignements, la lutte contre l'anonymat des transactions, l'identification des sources de financement, l'anticipation du détournement des nouveaux instruments financiers, l'engagement collectif vis-à-vis des pays vulnérables ou défaillants".

Le Président a baptisé "Coalition de Paris" la réunion de ces 72 pays signataires d'une déclaration commune et a annoncé que l'Australie "avait accepté d'organiser la prochaine réunion de cette coalition" en 2019, "pour avancer concrètement sur l'agenda ainsi défini". Emmanuel Macron s'est félicité de la victoire militaire obtenue en Syrie et en Irak contre les troupes du califat auto-proclamé de l'État islamique. "Mais cet ennemi ne disparaît pas, il s'adapte. Nos ennemis sont mobiles et inventifs" et "utilisent toutes les formes contemporaines de financements".

L'offensive contre les bases de l'EI par la coalition internationale, ayant été annoncée des mois à l'avance, le groupe a eu tout le temps de mettre en place des filières financières clandestines multiples, dans une région où les trafics ont toujours été florissants, soulignent les experts.

"Micro-financement"

Jeudi après-midi, la conférence s'est ouverte sur un exposé de Peter Neumann, directeur de l'International center for the study of radicalisation du King's College de Londres, auteur en août d'une étude remarquée intitulée Don't follow the money ("Ne suivez pas l'argent"), dans laquelle il estimait que "la guerre au financement du terrorisme telle qu'elle est menée depuis 2001 a souvent été coûteuse et improductive".

Les enquêteurs et services antiterroristes du monde entier ont été au cours des dernières années confrontés à des attentats ou des tentatives d'attentats, surnommés "terrorisme low-cost", qui ont mobilisé de très petites sommes d'argent, difficiles, voire impossibles à tracer et repérer à l'avance. 

En janvier 2015, une chercheuse norvégienne, Émilie Oftedal, a étudié pour le compte du Norwegian Defense Research Establishment (FFI) quarante cellules terroristes qui ont, entre 1994 et 2013, organisé ou tenté d'organiser des attentats en Europe. Le résultat est que dans les trois quarts des cas le montant des sommes en jeu pour l'organisation des attaques n'a pas dépassé dix mille dollars.

Jeudi matin, le procureur de Paris François Molins a révélé qu'un total de 416 donateurs ayant participé au financement du groupe État islamique (EI) avaient été identifiés en France. Il s'est alarmé d'un "microfinancement" du terrorisme alimenté par des sommes "modiques, mais en nombre important".

"Il faut recruter, former, équiper"

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Interrogé sur le coût des attaques jihadistes de 2015 en France, le magistrat a estimé que "les terroristes ont eu besoin de 25.000 euros pour organiser les attentats de janvier 2015 (contre le journal Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher) et 80.000 pour ceux du 13 novembre" 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts). "Les attentats qui ont été commis sur le sol européen ou nord-américain coûtent certes très peu d'argent", a admis une source à la présidence française.

"Mais les groupes terroristes, qu'ils soient au Levant, au Sahel ou en Asie se comportent comme des organisations, qui ont des coûts de fonctionnement, de structure. Il faut recruter, former, équiper. Oui, il y a le terrorisme low cost, mais il faut aussi traiter du financement de ces organisations".

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