Émeutes en France : "On a cassé la police de proximité", déplore un syndicaliste policier

C'est un serpent de mer de la politique sécuritaire qui ressurgit avec les émeutes en France. De nombreuses voix s'élèvent ces derniers jours pour réclamer le retour d'une vraie police de proximité, cette police mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin en 1998 et qui avait permis d'instaurer un dialogue dans les quartiers. 

Elle avait été supprimée progressivement à partir de 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Une décision que déplore toujours Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat SGP Police FO, ce samedi matin sur RTL. 

"On a cassé la police de proximité qu’on avait dans les quartiers, où on connaissait les prénoms et où on intervenait. Il y a 20 ans on a fait une police davantage musclée, pour faire des interpellations et faire du chiffre à des desseins électoraux", a critiqué le syndicaliste, alors que le gouvernement a installé une police de sécurité du quotidien (PSQ) en 2018. 

Il se désolidarise d'Alliance et d'Unsa police

Jean-Christope Couvy s'est par ailleurs désolidarisé des communiqués publié par les syndicats de police Alliance et Unsa police. "L'heure n'est plus à l'action syndicale, mais au combat contre ces 'nuisibles'", avaient écrit ces deux syndicats sur les réseaux sociaux, une initiative vivement critiquée par la gauche. "Notre syndicat a toujours été républicain et pas populiste. Ce ne sont pas des syndicats représentatifs de toute la police. On n'a pas d'ennemis à dézinguer, il faut ramener le calme", a plaidé Jean-Christophe Couvy. 

"Ces gamins n'ont pas d'empathie, ils n'ont pas de conscience du bien et du mal. Les parents sont dépassés, ce sont eux qui sont maîtres à la maison", a conclu le syndicaliste.