Éducation : y aura-t-il des groupes de niveaux au collège à la rentrée ?
Si la ministre Nicole Belloubet se montre très claire, la mise en place de cette mesure ne fait pas l'unanimité chez les professionnels de l'enseignement.
Les groupes de niveau au collège seront bien mis en place à la rentrée. C'est ce qu'assure Nicole Belloubet, qui est encore ministre de l'Éducation nationale, dans un contexte politique pour le moins incertain et sans savoir qui sera le prochain locataire de la rue de Grenelle. La mesure est d'ailleurs inscrite dans les textes officiels depuis la mi-mars.
On ne parle plus de groupes de niveaux, attention, mais de "groupe pour répondre aux besoins des élèves". Cela concerne les sixièmes et les cinquièmes. Par exemple, les élèves les plus en difficulté seront réunis dans une classe de 15 élèves maximum, uniquement en maths et en français. Le reste des cours se déroulera en classe entière.
Voilà ce qui devrait s'appliquer, en théorie. Mais en pratique, ça se complique puisque tous les syndicats sont contre : les chefs d'établissement comme les professeurs. Certains ont leur méthode pour contourner la réforme sans se faire pincer. Par exemple, les élèves doivent dans l'année avoir 10 semaines en classe entière, sans groupe : des chefs d'établissement choisissent de placer cette période en début d'année.
Ça permet de leur laisser du temps pour s'organiser d'ici décembre ou d'avoir un nouveau ministre. D'autres chefs s'appuient sur leurs profs pour former les groupes. En Normandie, par exemple, le syndicat SNES-FSU s'est organisé pour créer des classes hétérogènes. En maths et en français, l'inspection ne pourra pas leur reprocher selon eux, car cela correspond aux vrais besoins de leurs élèves.
