ÉDITO - Une commune alsacienne perd son dernier commerce : "C'est triste un village qui se meurt"

À Niederhergheim, un village du Haut-Rhin situé à 10km au sud de Colmar, il y a un millier d’habitants, un petit centre avec des maisons de ville, une jolie église du XIXe siècle... Et juste en face, il y a un boucher-charcutier. Enfin, il y avait un boucher-charcutier parce que mardi 1er novembre, il a fermé définitivement. Cette affaire familiale, ancienne de 90 ans, n'a pas trouvé de repreneur et doit licencier ses cinq salariés. La commune perd ainsi son tout dernier commerce.

Monsieur Mann, le propriétaire des lieux, faisait aussi dépôt de pain, épicerie, traiteur, avec paraît-il une bonne soupe de potiron. C’était surtout le dernier commerce de proximité. Maintenant, les habitants devront prendre leur voiture pour aller chez Aldi à deux ou trois kilomètres de là.

De nombreuses variables expliquent ces situations : le manque de repreneurs, des jeunes artisans qui ne veulent pas forcément s’installer dans des coins déjà sinistrés, nos habitudes de consommation qui ont changé…

Des solutions sont mises en place - des centaines de millions d’euros investis pour essayer de préserver le commerce local, les centres-villes, les centres-bourgs ou encore l'ouverture de maisons de services publics - mais pas assez au rythme de tous les cafés, des maisons de la presse ou des boulangeries qui ferment. Cela concerne des millions de Français qui se sentent un peu plus citoyens de seconde zone chaque fois qu’un rideau baisse. Ça devrait être une priorité absolue, c’est trop triste un village qui se meurt.