ÉDITO - Natalité : "La sincérité semble s’être fracassée sur le déni des intérêts à court terme", estime Saporta

Dans son bilan démographique annuel publié ce 14 janvier, l'Insee révèle que la natalité est au plus bas en France. Seulement 663.000 bébés sont nés en 2024, soit 2,2% de moins qu'en 2023.

Une mère tenant la main de son bébé (illustration)

Crédit : Unsplash/Aditya Romansa

NATALITÉ - "Le réarmement démographique du Président de la République n'a pas fonctionné"

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NATALITÉ - "Le réarmement démographique du Président de la République n'a pas fonctionné"

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Il a été clair notre Premier ministre. Pour que nous, citoyens, prenions conscience de l’état désastreux de la France, il faut nous parler avec sincérité. Donc la sincérité c’est de nous dire que le "réarmement démographique" du président de la République n’a pas fonctionné puisque pour la deuxième année consécutive, notre natalité est en dessous de 700.000 naissances, soit le plus bas niveau depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

La sincérité c’est donc de nous dire qu’on vieillit. Et plutôt bien puisque notre espérance de vie n’a jamais été aussi élevée : 85,6 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes. Donc la sincérité ce serait de nous dire qu’on a quand même toutes les chances de travailler plus longtemps.

Sauf que là il y a eu un tout petit bug de sincérité puisque le Premier ministre a choisi de rouvrir le chantier de la réforme des retraites en nous disant qu’il n’y aurait pas de tabou sur l’âge de départ. On ne va pas se mentir, ça ne va pas faciliter une prise de conscience sur notre vieillissement.

Sinon la sincérité ce serait de dire: comme on ne fait plus d’enfants, qu’on a envie de partir à la retraite pas trop tard, il faudrait plus d’immigration. D’ailleurs, c’est déjà en partie le cas puisque le solde migratoire de la France est de 152.000 chaque année. Sauf que là encore, nouveau petit bug de sincérité : le Premier ministre a parlé de sa volonté de limiter cette l’immigration.

On fait comment alors ? La sincérité ce serait qu’on se lance dans un grand plan de robots humanoïdes de soin à la personne comme les Japonais. Sauf que pas un mot là-dessus non plus.

Il a eu des mots forts le Premier ministre en parlant de la dette morale qu’on aurait vis-à-vis de nos enfants en s’endettant chaque année à hauteur de dizaines de milliards, 55 pour être précis, pour financer les retraites de seniors de plus en plus nombreux.

Il prônait une vision à long terme et puis patatras. La sincérité semble s’être fracassée sur le déni des intérêts à court terme.

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