C'est l’obligation vaccinale faite aux soignants qui a été le déclencheur des violences et manifestations en Guadeloupe. Ce qui s’explique par le malaise persistant des quelque 400.000 habitants de ce département d’outre-mer. Un département où le PIB (Produit Intérieur Brut) par tête est inférieur d’un tiers à la moyenne française et où le taux de pauvreté est plus de deux fois supérieur à celui de la métropole. Le chômage est lui aussi de plus du double de celui de la France métropolitaine, à 20% de la population active.
Les habitants se plaignent des prix à la consommation très élevés sur l’île, d’autant plus insupportables que justement la pauvreté est importante. Cela s’explique par fait que tout ce qui est consommé en Guadeloupe, tous les produits ou presque, est importé.
Cela coûte donc cher de l’acheminer, d’autant plus récemment que les prix du fret maritime ont explosé avec la reprise mondiale. Les prix sont donc supérieurs de 40% à ce qu’on observe en métropole. Il y a quelques jours, le prix du diesel, réglementé, a pris plus 17%, alors qu’il n’y a que peu de transports en commun.
En Guadeloupe, le gros de l’économie officielle, c’est le commerce et les services qui lui sont associés. En clair la consommation des produits importés. Pour le reste, un quart de la population active est composé de fonctionnaires, c’est beaucoup plus élevé que dans les autres départements, ils vivent de leur traitement, versé par l’état français.
Quant au secteur productif, il est très modeste, et se concentre dans deux activités, l’agriculture, avec la canne à sucre et la banane, un peu d’élevage, et le tourisme, avec notamment les étapes des croisières en mer des Caraïbes.
En Guadeloupe, le tourisme et l'agriculture pourrait pourtant faire vivre le département. Mais l'île souffre de la concurrence des pays voisins. Cuba sur la canne à sucre et le rhum ou encore Saint Domingue sur le tourisme. Parce que la Guadeloupe est bien sur alignée sur les salaires français et c’est heureux vu le niveau des prix, salaires bien plus élevés que dans les pays voisins.
Ajouté à cela, la monnaie est forte. C’est l’euro, là encore au contraire des économies voisines, qui profitent d’une devise plus adaptée à leur productivité et leur spécialité économique. Salaire élevé, monnaie forte, cela rend les produits et les services faits en Guadeloupe beaucoup plus chers que les autres. C’est la même mer, le même climat, mais en plus cher : ça ne décolle pas. Le département vit donc avec les transferts venus de métropole.
Le salaire des fonctionnaires, les allocations sociales, les programmes d’investissement plus ou moins réussis. Et les subventions directes aux entreprises. Dans le sucre, selon un rapport récent de l’IGF, la subvention atteindrait 200% du chiffre d’affaires, c’est délirant.
L'indépendance monétaire signifierait une rupture avec la République. Et une Guadeloupe indépendante, qui n’est même pas souhaitée massivement, serait un micro-état balloté. La seule autre option, c’est un gigantesque effort d’investissement, pour faire monter en gamme le territoire, non seulement dans les infrastructures, il y a des coupures d’eau en permanence par exemple, mais aussi dans les compétences, la formation, de la population, pour développer des activités économiques compatibles avec les coûts.
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