On a l'impression que la célèbre question "y aura-t-il des grèves à Noël" a été remplacé "y aura-t-il de la neige à Noël". En 2018, une grande grève pour protester contre le changement de statut des cheminots. En 2019, un mouvement social contre la réforme des retraites, idem en 2021.
Les mouvements sociaux semblent arriver avec plus de régularité que les trains sur certaines lignes. Comme les contrôleurs ont déjà fait grève le premier week-end de décembre, la coupe est pleine pour certains passagers notamment ceux qui, faute de solution, ne pourront passer Noël en famille
Malgré tout, on entend souvent des passagers dire "je comprends la grève, mais"... Une forme d'ambivalence. Les grévistes demandent une amélioration de leur statut et de leur rémunération. C'est une revendication largement partagée. Les cheminots ne sont pas à l'abri des mutations du monde du travail : ils n'ont plus le statut de fonctionnaire. Ajoutez à cela l'idée qui se diffuse d'une dégradation des services publics auquel les Français restent attachés.
En 1995, avec le très long mouvement social contre la réforme Juppé, on avait parlé de grève par procuration pour expliquer le relatif soutien de la population. Là, le fait que ce mouvement intervienne juste au moment de Noël ne le rend pas non plus très populaire.
C'est une procédure extrêmement encadrée, il faut pour cela qu'il y ait une rupture de la continuité du service public. S'il va y avoir beaucoup moins de trains ce week-end du 24-25 décembre, il y en aura quand même donc une réquisition paraît peu probable.
Pour autant, le gouvernement reste bien silencieux. Élisabeth Borne connaît bien la maison, elle l'a dirigée il y a une vingtaine d'années. C'est aussi elle qui a ouvert la SNCF à la concurrence en tant que ministre des Transports. Peut-être n'est-elle pas la mieux placée pour intervenir dans ce conflit.
D'autant que, ce qui complique les choses, c'est que les syndicats n'ont pas la main, le mouvement venant d'un collectif, beaucoup plus insaisissable. Clément Beaune, l'actuel ministre en charge, est pour l'instant, curieusement absent du dossier, lui qui voulait pourtant se frotter à ce portefeuille à la fois technique et politique pour montrer son savoir-faire... et bien c'est le moment !
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