ÉDITO - Extinction Rebellion : "Ils ne font que jeter le discrédit sur l’écologie à un moment où la planète brûle", dénonce Isabelle Saporta

Une trentaine de militants écologistes d’Extinction Rebellion se sont infiltrés, jeudi 1er mai, dans le quartier de la Villa Montmorency à Paris, connu pour abriter des personnalités très fortunées. Ces militants ont recouvert de peinture leurs habitations. 

Chapeau bas les gars ! Quand on incarne l’écologie, réussir, à force d’actions débiles et de dogmatisme crasse, il faut le faire pour rendre sympa les ploutocrates.

Sur le fond, ils ont raison ces militants. Les 1% les plus riches émettent autant de CO2 que les deux tiers les plus pauvres de l’humanité. Le 10 janvier, en dix petits jours donc, les nababs de la planète avaient cramé leur part du budget carbone annuel. Leurs jets privés "utilisés comme des taxis", ont vu bondir leurs émissions de 50% en cinq ans. Ces 26.000 avions privés rejettent l’équivalent de la consommation annuelle de 3 millions de Français. Et ne revenons pas sur les 11 minutes de vol spatial de la chanteuse Katy Perry, qui pèsent autant que 14 ans de conduite en voiture thermique.

Un discrédit pour la cause écolo

Quand on vit des premiers jours de mai caniculaires. Qu’on sait que d’ici 2100, des villes comme Aix-en-Provence, Albi, Castres ou Saint-Étienne vont voir leur température augmenter de 5 degrés en été. Qu’on va cuire à petit feu et manquer d’eau à tel point que Donald Trump se voit déjà coloniser le Canada pour faire main basse sur sa gigantesque réserve d’eau douce. Alors, on se dit qu’il y avait forcément quelque chose de plus intelligent à faire que de barbouiller les maisons des super riches avec de la peinture.

On hésite entre rires et larmes en les voyant, mais est-ce très grave ? Oui, car ces militants grotesques sont les idiots utiles du système. Par leurs outrances et le caractère dérisoire de leurs actions, ils ne font qu’une chose : jeter l’opprobre et le discrédit sur l’écologie à un moment où la planète brûle.