ÉDITO - Écrans : "Ce n’est pas le rôle des politiques que de s’immiscer dans nos vies", martèle Saporta
Dans son édito du 30 avril, Isabelle Saporta revient sur la tribune signée de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et du pédopsychiatre Marcel Rufo pour combattre la surexposition des jeunes aux numériques. Elle propose toute une série de mesures restrictives.
Mais fichez la paix aux parents ! Laissez-nous élever nos enfants comme on l’entend ! Arrêtez avec vos idées grotesques, comme de faire passer aux enfants un entretien d’évaluation de leur addiction aux écrans en sixième, et en seconde !
Pardon, mais qui va les faire passer ces tests ? L’infirmière scolaire ? Il y en a une pour 1.800 élèves en moyenne. On va lui rajouter 800.000 gamins à tester ? J’espère qu’elle a des super pouvoirs cette valeureuse infirmière ! Et les marmots qui seront diagnostiqués dépendants aux réseaux sociaux, on les envoie aux cachots ?
Sinon, il y a aussi l’idée du couvre-feu numérique de 22h à 8h du matin. Il existe déjà et il s’appelle papa-maman. 22h, c’est l’heure où on leur arrache le portable des mains. D’ailleurs si on ne le faisait pas nous, il les ferait appliquer comment notre ancien Premier ministre ses horaires de fermeture ciblés ? En demandant gentiment aux Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), qui nous envoient sur les roses dès qu’on leur demande de protéger les utilisateurs ?
"S'inspirer de la Chine"
Et l’autre idée géniale de notre ancien PM : faire passer TikTok et autres en noir et blanc au bout d’une demi-heure d’utilisation. Qui s’en charge ? Les Gafam encore ? D’eux mêmes, par générosité, ils se saborderaient pour nos enfants ? On rêve éveillé !
Sinon, l’ancien Premier ministre propose de "s’inspirer de la Chine" pour limiter à une heure par jour les réseaux sociaux pour les mineurs. Alors monsieur le Premier ministre, nous ne sommes pas encore en dictature mais dans un pays libre où l’on peut nous et nos enfants naviguer sur le réseau social de notre choix, pour la durée de notre choix, sans que l’État ne s’en mêle. Il propose également une taxe. On est en France quand même.
Ce n’est pas le rôle des politiques que de s’immiscer dans nos vies. On ne leur demande pas de devenir notre nounou ni celles de nos enfants. Leur éducation, on s’en charge, merci.
En revanche, si nos politiques pouvaient être présents dans l’hémicycle, avoir une vague idée de comment réduire la dette ou en finir avec le narcotrafic, ce serait pas mal. Mais c’est sûr que c’est plus compliqué que de faire le buzz avec des solutions bidons.
