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Fin de vie, "aide à mourir", loi Claeys-Leonetti : tout comprendre aux annonces d'Emmanuel Macron

ÉCLAIRAGE - Dans un entretien à "Libération" et "La Croix", Emmanuel Macron a dévoilé les contours du projet de loi sur la fin de vie.

Emmanuel Macron à Paris le 26 février 2024.

Crédit : GONZALO FUENTES / POOL / AFP

EXTRAIT - Fin de vie : Françoise Hardy interpelle Emmanuelle Macron et relance le débat sur l'aide à mourir

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ÉDITO - Lettre de Françoise Hardy à Emmanuel Macron : ou la liberté de choisir sa fin de vie

00:03:19

Marie-Pierre Haddad

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"Avec ce texte, on regarde la mort en face". Emmanuel Macron a dévoilé les contours du projet de loi sur la fin de vie, dans un entretien à Libération et à La Croix publié ce lundi 11 mars. Le président a mis en avant un "modèle français de la fin de vie". 

Cette loi "ne crée, à proprement parler, ni un droit nouveau ni une liberté, mais elle trace un chemin qui n’existait pas jusqu’alors et qui ouvre la possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes", a indiqué Emmanuel Macron.
                   
L'Élysée précise que ce projet de loi a pour but "de permettre à la société d'apporter sa solidarité en accompagnant des personnes qui vont mourir et qu'on doit soulager". C'est pourquoi Emmanuel Macron, évoque, dans son entretien à La Croix et Libération, "une loi de fraternité". 

Que dit la loi en vigueur ?

Jusqu'à maintenant, la loi Claeys-Leonetti permet d'arrêter les soins ou d'entrer dans une sédation profonde quand il n'y avait plus d'espoir à très court terme pour un malade. Elle interdit l'euthanasie et le suicide assisté. Adoptée en 2016, cette loi donne la possibilité, à un patient qui le souhaite, de suspendre les traitements lorsqu'ils "apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu'ils n'ont d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". Si le patient ne peut exprimer sa volonté, la décision doit être prise par les médecins de façon "collégiale". 

"Aide à mourir" et pas "euthanasie" ou "suicide assisté"

Tout au long de son entretien, le président de la République a répété les termes d'"aide à mourir". Refusant d'employer les mots "d'euthanasie" ou de "suicide assisté".

"Le terme que nous avons retenu est celui d’aide à mourir parce qu’il est simple et humain et qu’il définit bien ce dont il s’agit. Le terme d’euthanasie désigne le fait de mettre fin aux jours de quelqu’un, avec ou même sans son consentement, ce qui n’est évidemment pas le cas ici", a expliqué le chef de l'État, interrogé sur ce point. 

À écouter aussi

"Ce n’est pas non plus un suicide assisté qui correspond au choix libre et inconditionnel d’une personne de disposer de sa vie. Le nouveau cadre propose un chemin possible, dans une situation déterminée, avec des critères précis, où la décision médicale a son rôle à jouer", a-t-il ajouté.

Qui pourra recourir à l'aide à mourir ?

Selon les premières déclarations faites par Emmanuel Macron, cette aide à mourir prendra la forme d'une administration de la substance létale qui sera effectuée par la personne elle-même. Si elle n'est pas en mesure physiquement d'y procéder, une personne de son entourage, un médecin ou un infirmier pourra administrer la substance létale. 
 
Qui pourra recourir à cette aide à mourir ? Les critères sont "très précis et très stricts", a pris le soin de rappeler à plusieurs reprises l'Élysée. Suivant une recommandation de la Convention citoyenne, les personnes qui en feront la demande devront être majeures. Elles devront aussi être capables d'un "discernement plein et entier". Ainsi, les personnes souffrant de maladies psychiatriques ou de maladies neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, seront exclus du processus.
  
Autre critère : il faudra avoir une maladie incurable et un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme. Qu'entend-on par court et moyen terme ? Cette notion ne sera "pas précisée dans la loi", nous précise l'Élysée. Ce sera donc à l'équipe médicale de le faire.

Le dernier critère repose sur les souffrances, tant physiques que psychologiques, elles doivent être "réfractaires", c'est-à-dire que l'on ne peut pas soulager. Tous ces critères devront se cumuler, prend le soin de confirmer l'Élysée.

Quid des soins palliatifs ?

L'aide à mourir s'inscrit dans un projet de loi comportant trois volets : les soins d'accompagnement, les droits des patients et des aidants et donc l'aide à mourir. 

Concernant les soins palliatifs, le gouvernement souhaite développer les soins pédiatriques palliatifs ainsi que les équipes mobiles. Et enfin, doter d'une unité de soins les 21 départements qui en sont encore dépourvus. 

À noter que l'État consacre aujourd'hui 1,6 milliard d'euros aux soins palliatifs. L'objectif est qu'un milliard supplémentaire soit investi. 

Quel calendrier ?

Annoncé par Emmanuel Macron, quelles sont les suites du parcours législatives pour ce texte ? D'ici huit à dix jours, il sera transmis au Conseil d'État. Ensuite, il sera présenté en Conseil des ministres en avril et examiné à l'Assemblée nationale à partir du 27 mai. Le projet de loi devrait arriver au Sénat "après l'été", a indiqué la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec. 

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