Des chercheurs découvrent un lien surprenant entre le sport et le sexe des bébés

Le sport ne se limite pas à sculpter le corps ou améliorer les performances : il pourrait aussi avoir une influence sur le sexe des bébés. C’est la conclusion d’une étude française parue dans la revue scientifique Scientific Reports, menée par l'Institut national du sport (INSEP) et l’Université de Montpellier.

Les chercheurs ont analysé la descendance de 2.132 athlètes d’élite et près de 3.000 naissances. Dans la population générale, il naît légèrement plus de garçons que de filles : environ 105 garçons pour 100 filles. Or, chez les sportifs étudiés, les chercheurs ont observé un rapport inversé, avec un peu plus de filles que la moyenne. L’effet s’accentue selon le type de sport.

Dans les disciplines d’endurance – marathon, cyclisme, natation de longue distance – la proportion de filles est significativement plus élevée. À l’inverse, dans les sports de force ou dits "mixtes", comme l’haltérophilie, le lancer ou le rugby, les naissances de garçons sont plus fréquentes. Un résultat frappe particulièrement : chez les sportives d’endurance ou de précision qui ont eu un enfant pendant leur carrière, le déséquilibre est spectaculaire, avec près de deux fois plus de filles que de garçons.

Corrélation, pas causalité

Comment expliquer ce phénomène ? Les auteurs avancent plusieurs hypothèses. L’entraînement intensif pourrait modifier l’équilibre hormonal des athlètes, influençant indirectement la conception. Le stress physiologique lié aux efforts de longue durée ou encore les régimes alimentaires spécifiques pourraient également jouer un rôle.

Mais les scientifiques restent prudents : il s’agit d’une corrélation statistique, et non d’un lien de cause à effet démontré. Autrement dit, impossible de dire : "Faites du vélo et vous aurez une fille". Les auteurs eux-mêmes appellent à de nouvelles recherches, sur des cohortes plus larges, pour confirmer ces résultats et comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents.